Les femmes lors du grand ménage décrient de nombreuses pertes matérielles.
La nuit a été longue et tourmentée par l’inquiétude, chacune se demandant comment sera l’état de sa maison le lendemain. Rien de surprenant, tout est bouleversé et la boue a élu domicile dans les ménages.
Dans ce triste inventaire, on peut citer : des meubles mouillés, des matelas irrécupérables, des ustensiles de cuisine cassés ou emportés par la fureur des eaux, ainsi que des produits alimentaires non consommables. Ce matin, les familles essaient tant bien que mal de laver et ranger les objets qu’elles ont pu récupérer. «La maison est comme une poubelle. Même un habit de rechange je n’ai pas, tout l’argent est parti dans l’eau. Nous allons nettoyer le sol comme ça le soir les enfants vont s’étaler et dormir», explique Marie mère d’enfants, assise, lavant ses couverts.
Les fournitures scolaires des enfants sont détruites. Les diplômes et les actes de naissance presque déchiquetés. Seuls les papiers plastifiés ont résisté à l’eau. «Je réfléchis déjà comment je vais faire pour les diplômes et les actes de naissance des enfants. Ce sont leurs papiers, c’est leur vie future», nous dit Emmanuel. Il tente d’étaler ces dossiers sur un banc, malgré l’état nuageux du ciel.
L’état des domiciles est pitoyable. Les boutiques des produits alimentaires appartenant pour la plus part aux femmes, ne sont pas en reste. Elles sont dans un désastre total, les pertes étant incommensurables.
C’est le cas du lieu de commerce de dame Julienne. Elle compte plusieurs sacs de riz, du haricot, des arachides trempées dans l’eau. «Je venais d’acheter tout ce qui est là. Le riz, le koki, le haricot voilà tout ça dans l’eau. C’est tout le capital, le reste qui est là c’est rien. Je suis foutue. La maison dans l’eau, ma marchandise dans l’eau. Qu’est-ce que je fais avec les enfants ?», déplore la dame, mère de 4 enfants. Non seulement la maison est sens dessus dessous, mais aussi son commerce est fortement touché.
Cette inondation vient rappeler celle qui s’était passée en 2003 à la même période. Nous confie un doyen du lieu-dit 54 escaliers à Bepanda. Mais il indique tout de même que ce cas n’était pas aussi ravageur que celui enregistré ce 21 Août 2020.
De nombreuses maisons des quartiers inondés de Douala 5ème sont dans un piteux état. La fureur des inondations a eu raison des familles. Ce samedi matin elles sont encore dans la détresse, face aux énormes dégâts causés par les eaux.
Rachèle KANOU