ÉCOLE BILINGUE L’HORIZON À DOUALA : L’ENSEIGNANT QUI A ABUSÉ D’UNE FILLETTE DE 9 ANS PRÉTEXTAIT LUI SOUHAITER BONNE CHANCE

« Il a dit que comme je compose le CEP Demain il veut me souhaiter bonne chance ».

Celle que nous appellerons Ange, pour garder l’anonymat,  est âgée de 9 ans et fait la classe  de CMI à l’école maternelle et primaire bilingue l’horizon, qu’elle fréquente depuis la  SIL.  Elle était  candidate au certificat  d’étude primaire  qui s’est déroulé du 29 au 30 juin 2021.

Le 28 juin alors qu’elle s’est rendue à l’école pour entrer en possession de ses pièces d’identification et faire quelques révisions, Henry Tama, un enseignant de cette école a abusé d’elle. L’homme lui a fait des attouchements, il a ensuite essayé de la violer,   lui promettant le succès à son examen.

L’acte ignoble se produit ce jour-là  avant la fin de la matinée. Ange ayant fini les  cours de révision pour l’examen, se baladait dans l’école en attendant que sa maman vienne la chercher. Une balade qui a plutôt failli lui coûter sa virginité  et même sa joie d’enfant. Elle se retrouve face à un enseignant qui, après s’être rassuré d’être seul avec la fillette va la conduire de force dans une salle bien plus éloignée des bureaux administratifs de l’école.  Pour commencer, il va promettre à l’enfant de  lui porter chance  pour son examen après un acte sexuel. Malheureusement, il va être confronter à la rude riposte de cette fillette.

«Papa, Mr TAMA a arrêté ma main est m’a emmenée à la SIL,  la classe au fond du bâtiment et a fermé la porte. Il a dit que comme je compose le CEP demain il veut me souhaiter bonne chance. Il m’a arrêtée,  il m’a bloquée sur la table,  il a commencé à mettre sa langue dans ma bouche, il a commencé à envoyer ses mains dans mes fesses, j’ai commencé à me débattre et il a bloqué ma bouche», raconte Ange à son papa. Un récit pour lequel, ce dernier n’a pas su retenir ses larmes. Il se demande  ce qui serait  arrivé à sa fille si elle n’avait pu se débattre pour sortir des griffes d’Henry Tama, âgé d’une trentaine d’années.

«Il me demandait de rester tranquille et je me suis débattue. Et comme j’avais porté le pullover, en voulant enlever  j’ai fui et j’ai crié.  A  l’entrée des escaliers j’ai vu un autre élève qui  montait», continue la fillette. C’est donc ainsi qu’Ange s’échappe des mains de son bourreau.

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Les responsables cherchent plutôt  à préserver la réputation de l’école

«Le directeur et d’autres dirigeants ont essayé de me corrompre en me faisant comprendre que c’est la période des inscriptions», dénonce le père de la victime.

Il était 12h 23min, lorsqu’il reçoit au bout du fil  son interlocuteur  qui lui demande de  se rendre urgemment à l’école.  Il est orienté vers le bureau du directeur à son arrivée . Sa fille s’y trouve et  raconte les atrocités qu’elle a subies  pendant plusieurs minutes au sein de l’école. après avoir écouté cette enfant,  les responsables cherchent  plutôt à étouffer l’affaire.

«Quand j’écoute cela, le directeur me dit, papa nous devons garder la réputation de l’école car l’école c’est pour tous. Pardon ne faisons pas ébruiter l’affaire. Je lui ai répondu: Mr le directeur j’ai mes 3 enfants dans cette école, preuve que je vous fais entièrement confiance et chaque année il y a un incident sur un de mes enfants et j’ai toujours fermé les yeux mais cette fois c’est grave. Je ne peux pas laisser ça passer car si l’enfant ne s’était pas débattue où serais je?».

L’affaire semblait ne pas être grave pour les responsables de cette école. Ils ont voulu étouffer ce cas d’abus, seulement le papa de Ange ne va pas l’entendre de cette oreille, il va faire recours aux forces de l’ordre.

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Interpellation et relâchement du présumé violeur par le groupement de gendarmerie de Bonanjo

Henry Tama a été interpellé mais relâché quelques heures plus tard «sous ordre d’un colonel».

«Le directeur et les dirigeants de l’école ont tout fait pour qu’il soit libéré. Que l’ordre est venu du colonel. L’école a étouffé. Il a été libéré après moi le même jour», nous révèle le papa de la fillette, désemparé.

Ce dernier a fait recours  aux éléments du  groupement de gendarmerie de Douala/Bonanjo. «Je me suis rendu à l’école avec deux gendarmes. Lorsqu’ils arrivent, l’enseignant en question escalade la barrière de derrière pour fuir. Un des gendarmes a pris son numéro à l’école pour appeler. Il a pris le téléphone puisque  le numéro était inconnu et le gendarme lui a intimé l’ordre de revenir car en 3 jours on va le retrouver peu importe où il est et quelques minutes après il est revenu», indique le papa de la victime.

Les enquêteurs ont entendu la fillette et le sieur Tama. Ce dernier passe aux aveux mais il va être libéré quelques instants après.

Le cas d’Ange ne serait pas isolé. Les langues se délient et d’autres parents de cette école disent avoir reçu des plaintes de ce genre,  incriminant certains enseignants de la même école.

Nous nous sommes rendus dans cet établissement scolaire situé à Akwa ce mercredi, pour en savoir plus. Didimous Tatah, le directeur de la section anglophone que nous avons rencontré, dit attendre l’ordre de sa hiérarchie pour se prononcer.

Rappelons qu’en janvier 2020  toujours à Douala, un enseignant du groupe scolaire bilingue l’excellence violait ses élèves  en leur promettant l’intelligence par la fellation. Ce dernier avait été interpellé puis  transféré à la prison de New bell.

Rachèle KANOU

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