Une semaine après les faits, les parents de la petite de moins de 3 ans n’ont reçu aucun mot de la part de l’école.
La maman de la petite dit avoir été plutôt narguée par la directrice ainsi qu’une enseignante qui lui a demandé si un enfant qu’on a violé peut marcher sans boîter.
En effet, 3 jours après le viol subi par l’enfant, la maman de la petite en allant à la gendarmerie se rend compte qu’il n’y a aucune inquiétude dans le fonctionnement au sein de l’école, tandis qu’à la maison, l’enfant vit des traumatismes. La petite pleure toutes les nuits, elle est effrayée et appelle au secours dans son sommeil. Elle peut jouer pendant la journée, mais elle vit des moments de frayeur lorsque vient le moment de s’endormir. Choquée, la maman va se rendre à l’établissement pour dit-elle savoir pourquoi l’école continue de fonctionner comme si rien ne s’était passé, alors qu’on a violé son enfant en son sein. Elle va donc recevoir une réponse plutôt inattendue de la directrice et d’une enseignante.
«Je suis allée là-bas et j’ai demandé comment ils peuvent continuer de fonctionner pendant qu’un de leurs enseignants a abusé de mon enfant dans cette école. La directrice me pose la question que je veux qu’elle fasse quoi ? Cette réponse m’a tellement touchée. Elles étaient là au moins au nombre de 8 et une qui me dit qu’une enfant qu’on a abusé ne boîte pas ? Il y a tout ça qui m’a vraiment dérangée. La PJ a dit qu’on ne pouvait pas porter plainte maintenant»,
explique la maman de la petite.
L’enfant aurait été sexuellement abusée au sein de l’école
Si l’on s’en tient à la version de la maman de la victime, cette dernière a été violée le lundi 10 octobre 2022 par un enseignant au sein de l’école.
«Je suis partie chercher l’enfant lundi passé et à mon retour je suis passée chez une camarade prendre certains produits et profiter pour me faire les nattes. L’enfant était assise face à nous pendant qu’elle me coiffait et je constate que son caleçon est teinté de rouge. Je me pose la question de savoir ce que l’enfant a sur le caleçon. Je la ramène vers moi je la porte et enlève son sous-vêtement, c’est où je vois le sang. Je commence à crier.»,
raconte la maman de la petite.
L’enfant était partie de la maison pour l’école bien portante et c’est d’ailleurs sa maman qui l’a accompagnée. Face à la situation inquiétante, la jeune dame appelle le père de l’enfant qui lui demande de l’amener au plus vite à l’hôpital. C’est ainsi que les résultats des examens vont attester que la petite a été violée.
«C’est comme ça que je vais dans la clinique où j’avais accouché. L’infirmière qui est là examine l’enfant et me dit que l’enfant a été violée ».
La maman essaye de questionner l’enfant pour savoir ce qui s’est passé. A la petite de répondre que le docteur l’a piquée aux fesses, faisant allusion à une personne en blouse blanche qui serait le présumé violeur.
«C’est donc à l’école avec la gendarmerie qu’on se rend compte que l’enfant disait le docteur parce que l’enseignant avait la blouse blanche. Et comme elle sait que les docteurs portent la blouse blanche, c’était sa façon à elle d’identifier son bourreau »
Le papa de l’enfant est informé de l’abus sexuel que vient de subir son enfant. Il va se rendre dans une gendarmerie et en compagnie des éléments des forces de maintien de l’ordre, ils vont interpeller le présumé violeur indexé par l’enfant.
«On est parti à l’école le lendemain avec la gendarmerie. Le gendarme était avec son collègue, le papa de l’enfant et quelques membres de la famille. On a réuni tous les enseignants de l’école et il n’y a que deux enseignants hommes. On a demandé à l’enfant à plusieurs reprises de montrer l’enseignant qui lui fait ça, elle a toujours pointé du doigt le même enseignant et c’est ainsi qu’il a été arrêté »,
affirme la maman de la victime.
L’école préfère garder le silence
Nous nous sommes rendus au groupe scolaire bilingue la réussite située à Yassa dans le 3ème arrondissement de la ville de Douala. A notre arrivée, nous sommes reçus au portail par le vigile qui fait savoir qu’il n’y a aucun responsable disposé à répondre à nos questions. C’est au téléphone qu’une dame, appelée avec un numéro pris sur la plaque de l’école, nous fait savoir qu’ils s’abstiennent de toutes déclarations.
«Nous ne pouvons faire aucune déclaration. L’affaire est en, justice, on la laisse faire son travail»,
nous répond-t-elle.
Bien évidemment l’affaire est portée en justice. Le présumé violeur est gardé à vue depuis quelques jours à la police judiciaire de Bonanjo dans la ville de Douala.
Rachèle KANOU