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FEMMES DES GRANDES VILLES AU CHAMP: UNE HISTOIRE D’IDENTITÉ

Elles vivent dans les grandes métropoles, occupent de grandes responsabilités  dans les structures, ou travaillent à leur propre compte, mais ces femmes aiment  faire les champs.

Elles réservent leur weekend pour cette tâche et y vont par groupes de femmes.

Sur les traces d’Edwidge Mbognou, une jeune femme commerçante.

Cultiver la terre est pour Edwige  une histoire d’amour, «Le champ pour moi c’est une passion », dit-elle, l’air sérein.

Née en campagne, elle avait été habituée aux travaux champêtres.  Toute petite, elle accompagnait déjà sa maman au champ. Au fil du temps, notre jeune dame, en avait même fait une activité rentable. Adolescente elle  jouait les  manœuvres  dans les grandes plantations de son département (Bamboutos à l’ouest du Cameroun),  pour une paie en contrepartie.

«Quand j’étais plus jeune j’ai fait le «pambé», avec mes copines on partait à des kilomètres du village cultiver pour qu’on nous paye. C’était pendant les vacances, et même les weekends surtout en cette période où on cultive le maïs, le haricot, les arachides. Et aussi lorsque vient le moment de sarcler», nous dit-elle.

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Un jargon populaire dit de «ne jamais oublier d’où on vient», ce qui  semble être  le propre de notre commerçante-cultivatrice. Elle dit être le témoignage vivant des bénéfices des produits des champs.

«L’argent gagné grâce aux récoltes m’a fait énormément de bien et même à mes enfants. Donc, même si je deviens cheffe d’une multinationale, je ne peux pas abandonner mes champs. C’est avec l’argent des petites récoltes que ma mère payait mon école. Et c’est toujours grâce à cet argent que je me suis lancée dans le commerce grâce auquel je gagne ma vie aujourd’hui ».

A la recherche des aliments sans produit chimique

La jeune  femme commerçante est détentrice d’un magasin de layette au marché central de Yaoundé. Avec ce qu’elle gagne, elle peut bien se procurer de toutes sortes de produits agricoles présents  sur le marché. Seulement, elle  dit être convaincue de la qualité des produits qu’elle sort directement de son champ,  contrairement à ceux qui sont sur le marché dont la qualité est parfois douteuse.

«Je pouvais aller dans ma boutique vendre et utiliser le bénéfice pour acheter ce que le champ me rapporte. Sauf que c’est diffèrent. Trop de produits chimiques sont utilisés dans les cultures ce qui nous rend malade. Du coup je préfère cultiver ce que je vais manger même si, on aura toujours besoin de prendre quelque chose sur le marché.  Donc, lorsque je trouve l’occasion de cultiver et manger bio, je ne manque pas».

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 Le gain fait partie de ses motivations

En plus de rechercher la sécurité sanitaire. La jeune femme mère de deux enfants,  cultive également pour des fins commerciales.

«Lorsqu’on récolte le maïs  frais, les arachides, le manioc, il y a les femmes qui viennent acheter pour aller  revendre. Et là je gagne pas mal d’argent», confie-t-elle

Nous sommes aux premiers mois de la saison pluvieuse qui est la période des semailles. Elles profitent des weekends pour aller au champ, amenant parfois avec elles leurs enfants.

Rachèle KANOU

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