La fête s’est déroulée de façon restreinte, les visites inopinées étaient rares.
La célébration souvent présentée comme un moment de communion a été affectée par les mesures barrières de la Covid-19. Il était difficile de trouver des femmes dans les mosquées, le nombre limite de 50 personnes les ayant découragées. «Il y a quelques femmes qui sont parties pour exploiter quelques petits couloirs à la mosquée, mais la majorité est restée à la maison. Puisque nous les hommes on nous a conditionné. On ne remplit pas la mosquée, c’est 50 personnes maximum, le reste gère comme il peut gérer.», nous dit Hamadou.
Pour celles qui y sont allées, elles n’ont pas échappées aux règles d’hygiène. «Nous sommes allées à la mosquée avec le cache-nez et avant d’entrer on lavait d’abord les mains», explique la petite Raïssa. Elle porte encore avec joie sa tenue confectionnée pour les festivités. «Je porte toujours mon habit parce que je dois aller souhaiter Barka Da Sallah pour qu’on me donne de l’argent» ajoute -t-elle.
Accéder à la mosquée n’était donc pas chose facile, tout comme il n’a pas été évident de répondre aux invitations. «Chacun était obligé de fêter en famille, pour éviter la maladie qu’il y a dehors. Même quand tu invites quelqu’un, il a peur et les gens de la famille viennent même 5 personnes avec leur protection.», raconte Maimouna. D’ailleurs plusieurs disent avoir juste échangé avec leurs proches par téléphone.
Du coup aujourd’hui, certains se rattrapent. Ce sont des femmes et des enfants vêtus de leurs belles tenues de fête et arborant des masques que nous avons rencontrés dans les rues du quartier New Bell au lieu-dit ancien étage, deux jours après la fête du ramadan.
Elles s’en vont souhaiter un Barka Da Sallah à leurs frères et amis qu’elles n’ont pas pu rencontrer dimanche dernier, jour de la fête. La restriction des visites était primordiale ce jour-là, pour éviter la propagation du coronavirus. «C’est aujourd’hui que je vais chez ma grande sœur avec les enfants pour lui souhaiter une bonne fête. Dimanche nous sommes restées à la maison parce qu’on nous a dit à la mosquée de ne pas aller chez quelqu’un», nous dit dame Aïssatou. Pour elle, rendre visite à sa famille à l’occasion du ramadan est une obligation quelle que soit le nombre de jour passé après la célébration.
La fête du Ramadan s’est déroulée dans un contexte de crise sanitaire, réduisant des aspects qui embellissent souvent l’événement. Certaines mosquées sont restées fermées, et plusieurs familles ont été contraintes de restreindre leurs visites pour éviter la propagation du coronavirus.
Rachèle KANOU