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FÊTE DES RAMEAUX TRAGIQUE: UNE SERVANTE DE MESSE S’ÉCROULE DEVANT L’AUTEL ET MEURT

La jeune Madeleine Ngo Nsob Toko, 15 ans a rendu son dernier service  hier, à la paroisse Saint Charles Lwanga de Bépanda,  pendant la messe du soir.

Elle s’est écroulée  et est décédée  sur le chemin de  l’hôpital. Dans la famille c’est la consternation et la désolation. Les parents sont inconsolables, ses camarades aussi. Le grand père de la petite dit avoir perdu  celle qui le rendait fier.

«Je suis un homme mort.  La dernière fierté de ma vieillesse  s’en est allée comme la fumée qui disparaît. ça fait 24h que je n’ai pas dormi», pleure Réné Toko Ngalani, le grand-père de Madeleine.

Morte devant l’autel de l’église

C’est un coup fatal,  un choc pour ce papa âgé de 82 ans qui perd sa petite fille. Celle qu’il  a adoptée alors qu’elle n’avait que 5 mois. Malgré son statut d’enfant adoptive,  elle était pleine de vie et ignorait même l’existence ou non de ses parents biologiques. Enfant joviale, Réné Toko Ngalani se souvient de leur dernière blague.  C’était dimanche aux environs de 15 h lorsqu’il fallait s’apprêter pour la   messe.  En effet sa petite fille qu’il chérissait devait le précéder à l’église, mais elle était encore là,  à tourner autour de son grand-père.

«Je travaillais sur ma machine et puis je me tourne je la vois couchée et j’ai dit heee, lève-toi. Tu ne vas à l’église? Elle se lève rapidement, elle fait la vaisselle et elle se lave, pendant que je m’avance à l’église.  Elle me retrouve là. Elle va vers la sacristie mais se rend compte que la porte est fermée. Au lieu d’aller jouer avec ses amis, elle me retrouve à ma place et s’en va me chercher un journal à l’extérieur. Le dernier service que ma fille m’a rendu», nous dit Réné Toko. Madeleine est allée chercher un journal pour son grand-père en attendant l’heure de la messe.

Surnommée bébé gaie à cause de son sourire toujours collé à ses lèvres, elle est partie de façon brusque. «Elle était comme un sucre dans nos cœurs», dit sa grand-mère.

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Les derniers moments de vie de Madeleine

«Elle a bien servi  hier soir. On était presque à la fin de la messe.  On l’a vue faire un malaise lorsqu’elle se rendait au niveau de la sacristie. Les paroissiens ont vite fait de la soulever et son grand-père et venu rapidement vers elle puisqu’il était présent à la messe. Il a demandé qu’on l’amène au dispensaire», nous renseigne l’Abbé Etienne Gilson Chamabe. Il est celui qui célébrait  la messe.

Conduite au dispensaire, le cas était critique. Ils ont signé un transfert pour l’hôpital de district de Deido. Mais en cours de chemin, l’adolescente va  rendre l’âme.

«C’est une promesse de vie qui s’est en allée. Je l’ai vue s’affaiblir, je me suis rapproché. Elle a penché  sa tête vers l’arrière,  et a soupiré. Et elle est partie sans rien me dire.  Madeleine ne m’a même pas reconnu. Elle ne m’a pas parlé dans sa courte souffrance», fulmine Réné Toko Ngalani.

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Elle était élève au lycée technique de Douala bassa

«Vengez là, vengez la», implore le grand-père à l’arrivée des camarades de classe de Madeleine.

Pleurs et  désolation  à leur  l’arrivée. L’émotion est à son comble.  Impossible de retenir ses larmes.  Elle était la cheffe  de leur groupe de travaux dirigés. Madeleine était élève en classe de 2nd F8, une filière de la médecine. Très aimable  envers ses camarades, comme le témoignent ces derniers.  «Je suis arrivée très tôt ce matin m’attendant à la voir très souriante comme d’habitude. Hélas ! C’est une mauvaise nouvelle que je reçois. Madeleine est morte», éclate en sanglot l’un de ses camarades. Avant leur départ, ces élèves éplorés ont élevé des prières pour rendre hommage à Madeleine.

La défunte   était  pourtant rassurée de son passage en classe supérieure. «Vendredi lorsqu’elle est rentrée, elle m’a dit papa avec ces notes que j’ai déjà obtenues, même s’il y a confinement, je vais aller en première. Et d’ici 5 ans j’aurai ma licence», rapporte son grand-père. L’adolescente s’était déjà fixé un plan de vie.

Cette planification restera juste gravée dans la mémoire de sa famille. Elle compte organiser les  obsèques le 9 avril,  une semaine après la pâques et quelques jours avant son 16ème anniversaire.

Rachèle KANOU

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