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FRANCE : UNE FEMME NOMMÉE PREMIÈRE MINISTRE

Elisabeth Borne est la deuxième femme portée à la tête du gouvernement de la Vè république, après Edith Cresson qui a occupé cette fonction entre 1991 et 1992.

Elisabeth Borne a été portée à la tête du gouvernement ce lundi  16 mai 2022, après la démission de Jean Catex jusque-là premier ministre de France.

Élu « par défaut » face à Marine Le Pen selon certains analystes politiques, Emmanuel Macron se devait d’envoyer un message fort aux « déçus » de son précédent quinquennat secoué par plusieurs crises sociales. La nomination à Matignon de l’ex ministre du travail  apparaît donc aux yeux de plusieurs observateurs comme un début de solution aux défis qui attendent le second mandat de l’actuel président français. Face à la nécessité de réconcilier les français avec son exécutif après la longue crise des gilets jaunes, la réforme de la retraite et l’urgence de la relance de l’économie française secouée par l’inflation, Elisabeth Borne semble avoir le « profil du défi ».

Technocrate résolue

Elisabeth Borne est née le 18 avril 1961 à Paris d’un père juif d’origine russe et d’une mère qui exerce comme pharmacienne dans la capitale française. Après de brillantes études secondaires sanctionnées par l’obtention d’un baccalauréat, elle intègre l’école polytechnique en 1981. En 1986, ses études débouchent sur un diplôme d’ingénieur de l’école nationale des ponts et chaussées, en plus d’un MBA du collège des ingénieurs, la même année.

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Ingénieure en ponts et Chaussées

Sa carrière professionnelle l’emmène à partager son expertise et sa rigueur saluée par ses pairs dans plusieurs entreprises de renom comme la société nationale des chemins de fer français (SNCF), la société d’économie mixte (SOCONATRA), La Régie Autonome des Transports Parisiens (RAPT) ,  où elle côtoie de près la dureté du labeur des ouvriers. Elle a également occupé plusieurs postes clés d’importants départements ministériels.

Son combat politique

C’est dans les rangs du parti socialiste qu’elle le mène. Elle fait ses classes auprès des cadors comme Lionel Jospin, Jacques Lang et Ségolène Royal  dont elle a été la directrice de cabinet entre 2014 et 2015. Mais avant cette date, en février 2013, elle est la première femme nommée préfète de la région Poitou-Charentes et préfète de la Vienne.

En 2017, elle quitte le parti socialiste pour rejoindre La République En Marche  et devient ministre chargée des Transports en mai de la même année dans le premier gouvernement Édouard Philippe. En juillet 2019, elle devient ministre de la Transition écologique et solidaire. Elle est nommée l’année suivante ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion dans le gouvernement Jean Castex où elle engage de grandes réformes unanimement saluées par la classe politique de l’hexagone. Elle rejoint le parti Territoires de progrès courant 2020.

On peut donc dire que cette haute fonctionnaire de 61 ans qui est nommée première ministre trois décennies  après Edith Cresson, la première femme à occuper ce poste en France, a un parcours plutôt brillant.  D’ailleurs, Edith Cresson souligne le caractère rétrograde et « aérée » qui entoure la nomination d’une femme en tant que chef du gouvernement en France, alors que le fait est désormais banal dans toutes les grandes démocraties. Elisabeth Borne a quant à elle dédié sa nomination «à toutes les petites filles», les invitant à aller au bout de leurs rêves «rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société », a-t-elle conclu.

 John Matou

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