Le pasteur décédé le 16 mai était son père spirituel.
Mady l’a fait savoir à sa responsable des ressources humaines, par ailleurs son amie. La dame l’a appelée au lendemain du décès de Franklin Ndiffor pour une question d’ordre professionnel.
Lorsque la RH lui demande comment elle va, Mady répond naturellement qu’elle ne se porte pas bien, après avoir appris le décès de son père spirituel. Tout de suite, la RH se braque et lui demande à quand remonte la dernière entrevue entre son pasteur et elle. Sans y réfléchir, elle répond qu’il y un moment, elle n’est pas allée à sa rencontre.
Ainsi commence son périple. La RH l’instruit de ne pas aller au travail le lendemain, qu’elle profite de cette journée pour faire le test du coronavirus, lui envoyant par la même occasion la somme de 15 000fcfa.
Difficile de savoir où faire le test, Mady renvoie l’argent, demande un montant pouvant lui permettre de faire un scanner. La RH ne répond plus et lui dit qu’elle attend juste les résultats du test de coronavirus.
Au bout de trois semaines, il a fallu l’arbitrage du Directeur Général de l’entreprise qui parle d’une incompréhension, car il n’est pas possible de mettre Mady à la porte après quinze années de bons et loyaux services. Elle a donc repris le travail.
Le pasteur Franklin Ndifor Afanwi et ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018 est mort le samedi 16 mai 2020, emporté par le coronavirus. Ses fidèles ont prié pendant des heures, empêchant que son corps ne soit emporté, parce que croyant à sa résurrection. Il a été inhumé après plusieurs heures de bras de fer entre ses ouailles et la police.
Quarante huit heures après son décès, nous sommes descendus sur le terrain et selon son épouse, il avait été empoisonné.
Chantal Mveng