Endettée de plus 340 millions  de FCFA, l’auteure de «8 étapes pour sortir des problèmes financiers», dit s’en être sortie grâce à des principes.

Georgette Massing Manigue avait perdu espoir, risqué la prison, mais au bout du compte,  elle est sortie gagnante. Cette comptable de profession et entrepreneure à choisi les écrits pour partager son secret.

De changement de mentalité face à l’argent à l’invitation de Dieu dans sa vie, en passant par l’amélioration de sa gestion financière, Georgette Massing indique les étapes permettant de se libérer des problèmes financiers.

Son histoire

«Ma première motivation  est d’aider  les femmes à ne pas commettre les mêmes erreurs que moi». Georgette Massing Manigue a endossé une dette dont l’auteur n’était autre que son conjoint de cette époque-là.

«Avec mon ex-mari, on a acheté  les biens immobiliers, on a mis en location, mais comme la vie de couple ne se passait pas très bien, Il y a eu des violences conjugales. J’ai même failli être poignardée.».

Georgette ne pouvait plus supporter ces violences qui auraient pu lui coûter la vie.  Elle décide donc de mettre un terme à cette union.  Son ex-conjoint continue la gestion des biens immobiliers, mais disparait sans rembourser  les prêts contractés auprès la banque.

«Certains locataires ont payé leur loyer mais mon mari n’a pas honoré les échéances de remboursement. Et du coup, qu’est ce que les banques  ont fait ? Là bas en Europe, après un certain temps  quand tu n’honores pas tes échéances,  ils déclarent ce qu’on appelle la déchéance notaire et du coup les banques réclamaient la totalité de l’emprunt et ils ont décidé de vendre tous ces biens immobiliers aux enchères».

Tous les biens sont donc saisis par la banque, mis aux enchères, la somme récoltée ne paye qu’une infime partie de la dette.

«Donc ils ont bradé  ces biens aux enchères et du coup le solde  qu’ils me réclamaient après la vente était  524 000 euros  (soit environ 340 millions de FCFA). Et comme mon ex compagnon avait quitté la France, j’étais  la seule sur qui toute cette dette retombait».

Le début du calvaire

Entre désespoir, souffrance et  abandon, Georgette est passée par des moments très difficiles.  Des  saisis sur le compte bancaire et sur son salaire, elle avoue que  même se nourrir  était difficile. Elle n’avait plus de soutien.

«Je devais choisir entre le diner et le déjeuner. Ma fille mangeait et je ne mangeais pas. Quand il y avait un peu je lui donnais et je restais affamée».

La prière et l’action  ont été ses premières armes…

«Je me suis accrochée à Dieu et j’ai mené des actions »

Employée chez Louis Vuitton, elle commence à profiter des ventes privées. Elle filme des articles qu’elle présente à ses connaissances nous dit-elle. D’abord les sacs, ensuite des vêtements. Avec son bénéfice, elle commence à éponger une partie de la dette, jusqu’au jour où le tribunal décide d’annuler le reste.

«Je me suis dit pour commencer à entreprendre, on n’a pas forcement besoin d’argent.  Parce que l’argent, je n’en avais pas. Je prenais des avances sur commande et je livrais. J’achetais des beaux vêtements que je mettais sur moi et c’est comme cela que je revendais et gardais le bénéfice. J’ai pu rembourser une partie de la dette.  Et  grâce à Dieu  le tribunal a effacé le reste de la dette ».

Aujourd’hui  Georgette Massing se considère  comme une graciée. Quelqu’un à qui Dieu a tendu la main. Elle dit avoir ressenti l’apaisement  dans la prière,  elle a retrouvé l’espoir.

Par son expérience  elle accompagne les entrepreneurs et les personnes en difficulté

«Je me suis rendue compte  que, que  ce soit un haut cadre, un chef d’entreprise,  ou même un  simplement étudiant, tout le monde  peut avoir des difficultés à gérer l’argent »

L’écrivaine se présente  également comme courtière des opérations de banque, conseillère en création d’entreprise et animatrice de conférences sur la gestion financière. Un profil qui peut expliquer son dévouement à accompagner  des entrepreneures dans la gestion des finances.

Grâce à Georgette, des personnes qui voulaient se suicider à cause des dettes ont eu de l’espoir, des prostitués se sont reconverties.

«J’ai énormément de retour positif. Il y a des gens qui m’appelle et me disent : j’avais tellement de dettes, je comptais mettre fin à mes jours  mais quand je lis votre histoire  j’ai de l’espoir.  Parce que si vous avez pu vous libérer de 340 millions  de FCFA de dette, ca veut dire  moi aussi je peux».

Un conseil aux femmes et filles qui cherchent la facilité

«Les jeunes filles doivent faire  la différence entre la vie virtuelle des réseaux et celle réelle… nous sommes à l’ère des réseaux sociaux,  où tout le monde mène une vie d’apparence, où les gens se fabriquent des vies, des étiquettes qui ne sont pas forcément vraies».

Selon Georgette Massing, l’argent a une  couleur et une odeur, c’est la couleur  et l’odeur du travail.

Rachèle KANOU