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GROSSESSE EN MILIEU SCOLAIRE: LES ÉLÈVES ENCEINTES AU COURS DE L’ANNÉE NE SERONT PLUS EXCLUES

C’est une décision du ministre des enseignements secondaires qui abroge toutes les autres dispositions antérieures.

Ces dispositions excluaient systématiquement  de l’établissement scolaire tant publics que privés l’élève enceinte et ne s’appliquait pas à l’auteur de la grossesse, lorsqu’il s’agissait d’un autre élève.

Dans un communiqué datant du 22 avril 2022, Nalova Lyonga fait savoir que son attention a été attirée par ce mode de gestion des cas de grossesse par les responsables de l’administration scolaire.

Une gestion qui pour elle, va à l’encontre « des orientations du gouvernement en matière du maintien scolaire de tous les élèves sans discrimination, la prise en compte de l’approche genre ainsi que la lutte contre l’exclusion des couches sociales vulnérables ».

Selon Nalova Lyonga, exclure les élèves-filles à cause d’une grossesse contribue à la déperdition scolaire. Elle prescrit donc aux différents délégués régionaux et départementaux, aux secrétaires et chefs d’établissements de:

« Permettre , le cas échéant l’élève dûment reconnue enceinte de poursuivre les activités scolaires jusqu’à la 26e semaine de grossesse, période à compter de laquelle, elle peut demander à être mise en congé de maternité. Autoriser l’élève à reprendre les cours après accouchement. Et dans la mesure où les conditions de santé, de travail, d’âge de discipline sont remplies. Appliquer les mêmes mesures à l’encontre de l’élève auteur de la grossesse ».

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La ministre des enseignements secondaires, est aussi revenue sur le suivi psychopédagogique et psychosocial des élèves-filles qui peuvent être porteuses d’une grossesse au courant de l’année et « prendre des mesures disciplinaires en vigueur à l’encontre de l’enseignant et autres personnels d’encadrement reconnu auteur de la grossesse de l’élève ».

Ces mesures abrogent toutes les dispositions antérieures contraires à la circulaire du 19 janvier 1980 relative à la grossesse des élèves dans les établissements privés et publics de la République unie du Cameroun, nous renseigne le communiqué.

Dans ce sens, Thomas Sankara dans l’ouvrage L’emancipation des femmes et la lutte de libération de l’Afrique, invitait déjà à l’exclusion des garçons auteurs des grossesses en milieu scolaire. Pour cet homme d’Etat, on pouvait faire face à un jeune homme diplômé qui a entraîné l’exclusion de 4 ou 5 élèves filles, ce qui contribue aux disparités observées dans la répartition des postes de responsabilité. Il fallait donc soit exclure l’auteur de la grossesse et la jeune fille enceinte lorsque les deux étaient des élèves, ou alors, les tolérer tous les deux.

Rachèle KANOU

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