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INDISPONIBILITÉ DES CARTES NATIONALES D’IDENTITÉ : ELLE OBTIENT FINALEMENT CETTE PIÈCE D’IDENTIFICATION TRUFFÉE DE FAUTES APRÈS 3 ANS D’ATTENTE

Le calvaire de Yolande est loin d’être à son terme.

Trois ans d’attente, la jeune femme a finalement obtenu une carte nationale d’identité, mais truffée de fautes. Elle n’en revient pas.

«Je ne comprends plus rien. Tout le temps que j’ai déjà gaspillé pour récupérer ce truc ? Enfin, je croyais être sauvée, mais que non !», s’exclame Yolande.

Ce problème avait été constaté quelques jours après la récupération de son récépissé. Son prénom mal écrit et la date de naissance incorrecte. Constat fait, elle avait fait corriger ces fautes à travers un nouveau récépissé qui lui avait été remis. Malheureusement, cette correction ne serait pas arrivée à bon port.

«Lorsqu’on m’a appelée qu’il y avait arrivage des cartes, c’était lundi dernier.  Je me suis rapidement rendue au commissariat. Je finis de m’aligner, mais qu’est ce qu’on me donne? Mon prénom est mal écrit, le mois de naissance pas le même, mais l’officier me confirme quand même qu’il s’agit de ma carte», indique Yolande. Elle est commerçante et affirme avoir perdu plusieurs opportunités de gain d’argent à cause de l’absence de la CNI, devenue un précieux sésame pour plusieurs citoyens camerounais.

Obtenir sa carte nationale d’identité: un parcours du combattant …

«Mieux un calvaire», lance Manuella. Etudiante à l’université de Douala, elle a déposé les documents pour sa carte nationale d’identité depuis 2019, mais 2 ans après, elle est toujours dans l’attente de l’original.

«J’ai fait ma carte quand j’ai eu mon bacc pour m’inscrire à l’université. Jusqu’à présent je n’ai que le récépissé.  Chaque 6 mois, il faut proroger. Et quand je voyage, il faut monnayer pour que la police te laisse traverser au contrôle. C’est fatiguant», déplore la jeune femme.

Cette dernière dit avoir établi cette pièce dans la ville de Mbouda département des Bamboutos région de l’Ouest. Elle vit à Douala et s’est déjà déplacée maintes fois   pour entrer en possession de sa CNI, mais en vain. «J’ai voyagé de nombreuses fois pour chercher ma carte mais ce n’est jamais disponible. Finalement, ils ont prorogé à un an», ajoute-t-elle désespérément.

 

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Corruption

Disponible pour certains, mais il faut corrompre l’officier pour l’avoir. C’est le cas de Philomène. Rendue au commissariat où elle avait fait établir sa CNI il y a environ 3 ans , ce n’est que le mois dernier qu’elle a pu entrer en possession de ce « précieux sésame » après avoir déboursé la somme de 5000f comme «frais de fouille».

«Je n’ai pas trouvé mon nom sur la liste, je suis entrée donc pour proroger comme d’habitude, la dame qui était au bureau m’a demandé la date à laquelle j’avais établi la carte je lui ai donnée. Mais elle m’a demandé de lui donner l’argent, je ne sais pourquoi, je l’ai fait et elle m’a remis ma carte», affirme Philomène.

La CNI se fait précieuse

Faut-il le rappeler, depuis environ deux ans,  obtenir sa CNI informatisée est devenu un calvaire pour de nombreux Camerounais, à cause de son indisponibilité. Ces dernières semaines, les voix des femmes se sont élevées  pour revendiquer cette pièce d’identification. C’était à travers une démarche officielle suivie du mouvement «Je veux ma CNI».

Rachèle KANOU

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