INSECURITE A DOUALA : DEUX FEMMES TUEES EN UNE NUIT AU COURS DE DEUX AGRESSIONS

A date, la rédaction Griote Tv enregistre quarante et un (41) cas de féminicides dont, les deux récents sont survenus au cours d’une même nuit dans la capitale économique du Cameroun.

Des enfants sont désormais orphelins du fait qu’on ait violemment arraché la vie à leurs mères dans le soir du 27 juillet dans la ville de Douala. Deux jeunes femmes qui se sont retrouvées entre les mains des délinquants. Alors que les populations de Douala 5e vivent la tristesse mêlée à l’angoisse relative aux sinistrés toujours sous les décombres de l’effondrement de l’immeuble survenu le dimanche 23 juillet, les populations de l’arrondissement de Douala 2e et 5e font face aux cas d’agressions mortelles tard dans la nuit du jeudi 27 juillet.

Les échos du soulèvement des populations le vendredi 28 juillet au carrefour Harry, au quartier Ngodi Bakoko, dans le 3e arrondissement de la ville sont parvenus aux internautes sur le cyberespace. On apprenait qu’il s’agissait des manifestations du courroux des riverains à la suite du meurtre d’une jeune femme du quartier. La rédaction s’étant rendue au domicile de la défunte a eu des précisions sur les circonstances de la mort de Marie-Noelle Maleutchoua.

« Nous rentrions d’une veillée, il était environ minuit. Il y avait un camion qui bloquait l’entrée, on a pris la descente à pied. Puis on a vu deux hommes sur une moto qui venaient vers Ngodi. Moi j’étais derrière, elle devant. Le monsieur qui était derrière est descendu vers nous. Moi je me retourne du côté du carrefour Harry en criant et je me cache dans la brousse. Quelques minutes après, J’ai aperçu un taxi, il me dit madame il y a quoi ? Je dis j’étais avec mon amie, on nous a agressées, je ne sais pas où elle est. Le taximan me dit, il y a une femme couchée là-bas au sol »,

raconte avec tristesse Rébecca l’amie et témoin de l’agression de dame Maleutchoua. Elle rapporte aussi que Marie-Noelle n’est pas morte sur le coup. « Quand j’ai vu Marie-Noelle, elle vivait, mais elle saignait beaucoup, elle m’a parlé, elle m’a dit d’appeler son mari ». Ce dernier joint au téléphone a conseillé de chercher un taxi pour aller d’urgence à l’hôpital parce qu’il n’est pas près des lieux. Mais le taximan qui avait découvert Marie-Noelle n’a pas voulu la transporter malgré les supplications. Deux motocyclistes passés par là ont également fait le choix du taximan, ils refusé de transporter la blessée. C’est le troisième qui a été le bon samaritain des jeunes femmes. Marie-Noelle toujours en vie, mais affaiblie, est transportée au centre de santé Bon Secours, proche du lieu du drame. Le personnel ne se sentant pas habilité à remédier à son état très critique, la transfère à l’hôpital gynéco-obstétrique de Yassa où elle va rendre l’âme. Le corps de la jeune femme témoignait de la douleur qu’elle a endurée « elle avait le bras fendu, et les doigts aussi, et on l’avait poignardée au dos», révélait Rébecca. « J’ai tout fait, tout essayé, mais je n’ai pas pu la sauver », annonce son amie en larmes. Marie-Noelle était âgée de 34 ans, elle laisse trois (03) enfants de moins de 8 ans, une famille et des voisins inconsolables. Sa douceur dit-on était sans pareil pour ces derniers qui ont du mal à accepter qu’ils ne la reverront plus d’où leurs manifestations au lendemain du meurtre. Par ailleurs, la famille a déposé une plainte à la gendarmerie de la localité qui a ouvert une enquête et la sœur aînée de la victime Madeleine Ngueukam espère que justice sera faite. « Je ne peux que me remettre à la justice camerounaise pour qu’elle fasse son travail, pour la mort de ma petite sœur », déclare-t-elle.

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Famille de Marie-Noelle

Un peu plus tôt avant l’agression qui a conduit à la mort de Marie-Noelle, une autre femme mourrait dans les circonstances similaires au quartier New-Bell.

A New-Bell, arrondissement de Douala 2 est tuée le soir du jeudi 27 juillet dame Ramatou, la trentaine. D’après les informations qui nous sont parvenues, Ramatou domiciliée à Buea était à Douala pour assister au mariage d’une cousine. C’est en sortant du « restaurant day », cérémonie organisée au carrefour Nkolmitag à New-bell que son sac contenant son passeport a été arraché par un malfrat. Il était environ 23h, Ramatou était en compagnie de ses sœurs pour retourner à lamaison. En voulant donc reprendre son sac au délinquant, la dame est bousculée par ce dernier sur la chaussée, est immédiatement écrasée par un camion. Ramatou laisse une fille de 8 ans, sa famille est éplorée. Celle-ci rapporte que la jeune femme devrait se rendre aux Etats-Unis ce 15 août, un voyage qui n’aura pas lieu au final.

Ces deux homicides ont rallongé la liste des féminicides à 41 en 154 jours. Les femmes continuent ainsi de payer le lourd tribut des délinquances, violences faites aux femmes et dérives de toutes natures.

Chanelle NDENGBE

 

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