Isabel dos Santos fait l’objet d’une enquête pour détournement de fonds publics en Angola.
Le gouvernement a activé plusieurs poursuites civiles et pénales lui réclamant plus de 5 milliards de dollars. Réagissant aux accusations, elle avait nié les allégations et assuré qu’il s’agissait de poursuites motivées par la politique. C’est ainsi qu’un mandat d’arrêt a été lancé contre elle. D’ailleurs l’information a été confirmée par le procureur général de l’Angola. Isabel dos Santos est depuis 2019 soupçonnée de détournements de fonds publics d’où le mandat émis par l’organisme européen de police, Interpol. Selon la «notice rouge», il est demandé aux pays tiers de la localiser et de la placer en détention.
La fille de l’ancien président angolais José Eduardo Dos Santos, décédé en juillet après 38 ans de règne, est selon le document d’Interpol, recherchée pour détournement de fonds, fraude qualifiée, association criminelle, trafic d’influence et blanchiment d’argent. Des faits pour lesquels elle peut encourir une peine allant jusqu’à douze années de prison.
Elle a notamment été à la tête de la Sonangol, la compagnie nationale pétrolière angolaise, de juin 2016 à novembre 2017. Selon le mandat d’Interpol, elle aurait détourné, durant cette période, un peu plus de 131 milliards de francs cfa
Pour rappel en décembre dernier, un juge civil de Luanda a ordonné le gel des comptes bancaires et des actifs d’Isabel dos Santos et de son époux dans une pléiade de sociétés angolaises.
Dans la même foulée, la justice portugaise a à son tour gelé les comptes et des actifs de Mme dos Santos au Portugal, où elle a investi dans la banque et la téléphonie.
La femme d’affaires angolaise en difficulté depuis l’arrivée au pouvoir, en 2017, du successeur de son père, João Lourenço, s’est défendue. Isabel Dos Santos dénonce une percussion politique «J’ai des services de renseignement contre moi, un ministère public contre moi, un président contre moi, un État contre moi dans une attaque injuste», a-t-elle déclaré ce 24 novembre, dans une interview télé.
La reine du pétrole est née le 20 avril 1973. A étudié le génie électrique et la gestion d’entreprise au Royaume Uni. Veuve de Sindika Dokolo, collectionneur d’art et homme d’affaires congolais, elle a également des participations dans des compagnies pétrolières, de téléphonie mobile et dans des banques, principalement en Angola et au Portugal.
Selon le magazine Forbes, sa fortune en janvier 2020 s’élève à 2,1 milliards de dollars, ce qui fait d’elle la première femme africaine milliardaire en dollars, ainsi que la femme la plus riche d’Afrique.
Géraldine POKA