C’est au terme de la quinzième session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique Centrale (CEMAC), tenue à Yaoundé le 16 mars 2023, que l’on apprend la nomination de Jacqueline Adiaba au poste de présidente de la commission de surveillance du marché financier (Cosumaf).
L’évènement est inédit pour le Cameroun et pour la sous-région, en ce sens que jamais une femme n’avait occupé cette fonction depuis sa création en 2001. La nouvelle présidente connaît un parcours qui justifie la confiance accordée pour les nouvelles missions.
Formation de la banquière
De son nom Nkembe Jacqueline, dame Adiaba Jacqueline est originaire du département de la Sanaga Maritime, région du Littoral au Cameroun. C’est au bercail qu’elle effectue son parcours scolaire et secondaire avant de s’envoler pour Paris où elle fera des études en économie. Elle obtient à l’Université Panthéon-Sorbonne un diplôme d’études approfondies en monnaie, banque et finance et une maîtrise en économie internationale. Les instituts l’ont aussi accueillie, notamment l’Institut technique bancaire de Paris où elle a obtenu un diplôme d’études supérieures. Les formations qui ont abouti aux diplômes avaient donc contribué à faire d’elle l’experte en questions économiques et financières, le monde professionnel ne le conteste pas.
L’ascension fulgurante en Leadership
C’est en 1997 qu’elle intègre le monde professionnel, en tant qu’analyste Financière au Cabinet d’audit économique EY à l’époque où celui-ci s’appelait encore Ernest et Young. Par la suite, elle a dirigé plusieurs structures bancaires au Cameroun, dont celle qu’on a le plus en mémoire est la Société générale des banques du Cameroun (SGBC). Son départ de cette structure en 2002 a marqué son entrée dans les institutions communautaires, notamment à Douala Stock Exchange (DSE) où son travail de qualité l’a portée au poste de directrice en 2006.
Jacqueline Adiaba a alors redoublé d’efforts pour assurer le bon fonctionnement de l’institution. Jusqu’à son départ en 2019, la leader a supervisé toutes les opérations boursières, financières et commerciales qui ont permis à l’institution de maintenir le cap. C’est en 2019 qu’elle intègre la Cosumaf, l’organe de la CEMAC. Le parcours élogieux de l’experte en finance a su attirer l’attention des dirigeants de l’Afrique centrale au point où lors du dernier sommet de la CEMAC, ils ont trouvé judicieux de lui confier la gestion du marché financier de la sous-région, en la portant à la tête de la Cosumaf, en remplacement du Tchadien Nagoum Yagassoum.
Les challenges étant plus grands que ceux des années antérieures, l’experte en finance est attendue pour galvaniser l’institution comme elle l’a fait dans le passé avec les autres structures qu’elle a dirigées. Ceci est d’autant plus important en ce sens qu’elle écrit l’histoire avec cette nomination, première femme dirigeante de la Cosumaf, le Cameroun l’attend, la sous-région et le continent aussi.
Chanelle NDENGBE