www.griote.tv

KRIBI : LE BRAS DE FER ENTRE UNE CHEFFE TRADITIONNELLE ET LE SOUS-PRÉFET DE CAMPO MET LA TOILE EN EMOI

Avec des mots clairs, sa majesté Evina Ango Irène Honorine a affronté le sous-préfet.

«Tu n’es pas mon supérieur, tu es mon collaborateur. Tu es le sous-préfet, je suis le chef du village», laisse entendre la cheffe  traditionnelle de 3ème  degré du village Akak.

Cette réaction qui fait le tour de la toile depuis hier est longuement commentée par des internautes.

«Vraiment  quand une femme prend le devant, les choses bougent. Bravo à cette dame», écrit Antoinette ; «c’est même une femme !», s’étonne Martin Blaise et de continuer, «une dame de fer»; «cette femme est un demi garçon», rétorque un autre.

Droite dans ses bottes, cette autorité traditionnelle  n’y est pas allée de main morte. Elle  a employé un ton ferme  pour s’adresser  au sous- préfet de Campo, qui lui donnait  instruction de libérer la route bloquée depuis une dizaine de jours par ses administrés.

Dans une vidéo devenue virale sur internet, on aperçoit cette femme, s’adressant au chef  de terre avec un ton autoritaire frappant un bâton au sol, signe d’autorité et peut être aussi de colère.

La pomme de discorde vient d’une barricade placée sur une route du village Akak, à la suite d’une  gestion conflictuelle des redevances forestières tel qu’on peut l’écouter dans la vidéo.  «Votre argent  a été viré… ils ont barré,  parce qu’ils ont bloqué le compte », laisse entendre le sous-préfet de Campo dans le Sud Cameroun.

Et à la cheffe traditionnelle de répondre, «quand on se plaint depuis que les gens sont en train de nous voler de l’argent, vous ne parlez pas, on va fermer. C’est l’argent du village, l’argent de la forêt communautaire, ils ont volé… apportez-nous les relevés du compte… allez dire à ces gens de venir nous donner notre argent. Personne ne passe ici», insiste sa majesté  traçant une ligne de limitation sur le sol devant le sous-préfet.

La gestion des forêts reste une patate chaude dans les mains du gouvernement camerounais. Les peuples autochtones réclament de plus en plus leurs droits sur la gestion de leurs terres.

Rachèle KANOU

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error: Content is protected !!
Top