La communication est la clé de l’équilibre et l’épanouissement familial.
« Passer du temps ensemble est essentiel : on parle de quantité de la présence », explique le psychologue pour enfants et adolescents Marius Tchassep, qui précise, «la présence seule ne garantit pas la communication », car il est important de mettre un accent sur la « qualité de la présence ». Pour le spécialiste, la connexion à son enfant est essentielle, elle se crée grâce au temps passé avec lui. Temps pendant lequel, on apprend à mieux le connaître en échangeant avec lui. Il est donc déconseillé de passer par les injonctions «Ne fais pas si ! Ne fais pas ça ! Si tu oses encore ! » qui peuvent s’employer dans des cas spécifiques.
Mais lorsqu’on veut communiquer avec son enfant, le dialogue doit être privilégié et cela implique l’écoute, l’acceptation des opinions, la contradiction dans le but de mieux orienter l’enfant. A ce niveau, sieur Tchassep précise qu’il revient aux parents de s’adapter à l’époque de leurs enfants et pas le contraire. « Ce n’est pas aux enfants/adolescents de s’adapter à l’époque des parents, mais aux parents, car ce sont eux qui vivent l’époque des adolescents. », explique le spécialiste. Il convient alors aux parents d’explorer les réseaux sociaux, univers de leurs enfants, pour mieux les encadrer via la communication. Discuter sur leurs musiques, leurs émissions, films et jeux favoris par exemple pour les mettre en garde contre les méfaits de X et Y, sur les pratiques antivaleurs comme l’homosexualité, la prostitution, la drogue afin que même lorsqu’ils surfent sur internet ou qu’ils visionnent sans leurs parents, ils identifient ce qui relève de la dérive et agissent en conséquence.
Les opportunités ou prétextes du dialogue sont alors nombreux et les parents sont encouragés à les créer. Il s’agit des repas en famille ; moment de prières et de méditations en famille, les sorties en famille, le sport en famille, films et programme télé en famille, et les activités ménagères. Le parent doit être conscient que l’absence du dialogue amène l’enfant ou l’adolescent à se refermer sur lui et l’expose aux dérives.
Le système familial doit fonctionner …
Le pote des ados informe que le système familial est l’équivalent d’une équipe où chacun à son rôle à jouer. « Le coach la maman, le capitaine le papa et les enfants les joueurs. ». L’équilibre de l’équipe repose ainsi principalement sur les parents. A côté du dialogue, ils jouent leur rôle en encadrant les enfants selon les normes qui régulent l’utilisation des écrans par rapport au contenu regardé, à la durée d’exposition et au moment de la journée où l’adolescent est en contact avec l’écran. Pour ce qui est des familles monoparentales, sieur Tchassep recommande de choisir un homme qui peut être l’oncle, le grand-père, ou le parrain digne de confiance comme figure paternelle des enfants, car c’est important pour l’équilibre familial.
Le pote des ados attire aussi l’attention des parents sur les moments critiques durant lesquels ils doivent être attentifs au maximum pour éviter des drames. Il en existe quatre. « Le premier moment, l’entrée à l’école maternelle, c’est un tournant décisif avec les répercutions parfois jusqu’à l’âge adulte. Le deuxième tournant c’est l’entrée en 6e. L’année de 6e c’est la catastrophe, tellement de changement s’opèrent sur un individu (…). Il y a l’entrée en 2nd, il y a l’entrée à l’Université. Voilà quatre moments clés où le parent doit être bango bango avec son enfant », déclare le pedo-psychologue.
C’est en prélude à l’édition 2024 de la journée internationale des droits de la femme, que le clinicien pedo-psychologue Marius Tchassep intervenait le 7 mars sur le thème « Réalités de relation parents et enfants à l’ère des réseaux sociaux ». C’était à la conférence organisée par les femmes de la délégation régionale des douanes pour le Littoral. Aux cotés du médecin épidémiologiste Vanessa Njewel et de la journaliste féministe Clarence Yongo.
Chanelle NDENGBE