La sensibilisation des jeunes sur la cyberviolence est l’une des activités menées au cours de la semaine de la jeunesse dans les établissements scolaires de la ville de Douala.
A l’occasion de la 58e édition de la fête de la fête de la jeunesse qui a lieu sous le thème «Jeunesse, Import substitution et patriotisme économique pour le progrès du Cameroun », dame Clarence Yongo porte le spot de la lutte contre le cyber-harcèlement dans les établissements d’enseignement secondaire où les apprenants sont massivement actifs sur les réseaux sociaux. La sensibilisation à lieu sur l’initiative l’institut français du Cameroun.
Majoritairement du second cycle de l’enseignement secondaire, plus de 400 élèves des établissements publics situés dans les arrondissements de Douala 1er, 4e et 5e ont été édifiés sur la lutte contre la violence en ligne, ses manifestations et ses effets. En effet, les actes posés sur le cyberespace ont un impact sur la vie réelle présente ou future d’où la nécessité pour les jeunes d’adopter des comportements responsables pour des lendemains sans ennuis.
Les jeunes, auteurs et victimes de la violence en ligne
La violence en ligne encore appelée cyberviolence est selon dame Clarence Yongo « Tout acte commis, assisté ou aggravé par l’utilisation des technologies de l’information (téléphone mobile, internet, médias sociaux, messagerie de texte, jeux informatique, courrier etc.) ». Elle se manifeste ainsi par plusieurs faits énumérés dans les différents établissements parcourus par l’institut Français au cours de la semaine de la jeunesse dont le sexting, le dénigrement, le cyber -harcèlement, Revenge porn entre autres.
Le sexting : envoie des messages à connotation sexuelle qui implique la transmission électronique. Le sexting serait la forme la plus discrète des violences cybernétiques en ce sens où le bourreau attaque sa victime en privé. Les élèves ne doivent pas les émettre surtout lorsqu’ils ne plaisent pas à leur interlocuteur. Ceux qui reçoivent ces messages sans opposition devraient désormais s’y opposer pour prévenir des moments fâcheux.
Revenge-porn : c’est un moyen de vengeance utilisé le plus souvent sur leurs ex-amants. « Lorsque tu as eu une relation avec une fille, tu as les images de vos ébats ébats sexuels prises avec ou sans son consentement, ça cuit tu décides de te venger d’elle en publiant ces images : ça s’appelle le revenge-porn et les auteurs de ce type sont poursuivis », explique dame Clarence Yongo.
Le dénigrement : comme dans la vie réelle, le dénigrement sur le cyberspace consiste à se moquer de quelqu’un, à nuire à la réputation d’autrui. « Vous avez l’habitude de dire tu es moche, c’est quoi ça, tu villageois yeuch etc. Tu ne vaux rien…Sachez que c’est du dénigrement et c’est une forme de violence qui peut porter atteinte à la réputation d’autrui », apprend l’oratrice.
La diffusion des photos et/ou vidéos à caractères pornographiques : le fait est très fréquent chez les jeunes filles qui font des vidéos dans lesquelles elles exposent leurs parties intimes parfois de façon provocante. C’est une forte atteinte à la pudeur dont les principales victimes sont les concernées elles-mêmes, car de tels comportements les rattrapent dans un futur proche ou lointain.
La journaliste a illustré le fait de cyber-harcèlement par la triste histoire de la défunte Christelle Mirabelle Lingom en 2020. La jeune fille qui avait été associée une affaire de vidéo à caractère pornographique, alors qu’elle n’avait rien à y voir. Elle s’est retrouvée au milieu d’un clash entre deux partis politiques. L’un des clans avait affiché sa photo sur internet pour l’associé à une sextape qu’on attribuait à l’autre camps. Mirabelle avait sombré dans la dépression et avait fini par s’éteindre et ceux qui avaient publié son image ont fait face à la justice.
Violence sur soi-même, les métadonnées trahissent
Les caractéristiques de la cyberviolence sont aussi nombreux que ceux suscités, mais ne serait-ce qu’à travers ces derniers, on a pu constater que les jeunes sont autant auteurs que victimes du phénomène. Ils sont donc exposés aux conséquences néfastes. Les jeunes qui se construisent pour affronter les défis du futur et assurer des responsabilités en entreprise ou dans l’Etat peuvent compromettre cet avenir radieux qui les attend par ces actes de violence en ligne. Même si vous avez supprimé vos comptes ou effacer les messages et images compromettantes, il existe ce qu’on appelle métadonnées où sont stockées toutes vos activités sur internet de façon à les faire ressurgir même après un demi-siècle. Des femmes se sont vues renvoyées en entreprises ou du barreau en raison des images non pudiques d’elles sur le Meta. L’oratrice a informé les élèves sur le cas de Diane Shima Rigwara, candidate à la présidentielle 2017 au Rwanda. Candidate de poigne, elle s’est vue disqualifiée en raison des photos nues d’elle que ses concurrents ont fait ressurgir sur internet. Ce genre d’incident arrive également au jeunes hommes qui s’exposent avec la drogue ou qui sont dans des groupes WhatsApp privés ou l’on fait la promotion des stupéfiants. Ceci pourrait détruire leur carrière professionnelle ou politique.
Les comportements responsables sur les réseaux sociaux sont donc une nécessité urgente pour tout jeune soucieux de son avenir. La campagne de sensibilisation initiée par l’Institut français du Cameroun s’est tenue du lundi 5 février au vendredi 9 février 2024. Le lycée bilingue de Bonabéri, le lycée de la Cité-sic, le lycée technique de Koumassi et le lycée de Makepe ont accueilli l’institut à cet effet et ont reçu le message porté la promotrice de Griote.
Chanelle NDENGBE