Loin du folklore et des actes d’animation, la journée mondiale des enseignants qui n’est pas la fête des enseignants, permet de revenir sur leur rôle capital dans la société.
Népotisme, irrégularités salariales, mauvaises conditions de travail qui affectent la qualité de l’enseignement, manque ou insuffisance du matériel didactique dans certains établissements, insécurité des enseignants exerçant dans les zones en crise, mépris et non considération sont autant de problèmes qui minent le secteur de l’éducation au Cameroun. Révélés par les représentants des syndicats des enseignants ce samedi 5 octobre à la place de la Besseke dans la capitale économique. Dans ce contexte difficile pour les gardiennes et gardiens de l’éducation, enseigner est alors une prouesse que réalisent plusieurs dames.
Des enseignantes valeureuses par le modèle d’éthique qu’elles sont pour les apprenants
Pour dame Makon Cadie, censeur au lycée de Mbanga Pongo, l’enseignant mérite d’être valorisé au sein de la société parce qu’il se valorise d’abord lui-même. Son travail auprès des apprenants et les valeurs qu’ils inculquent sont dignes d’appréciation. «Déjà avec le thème on comprend … que l’enseignant est quelqu’un à valoriser … Pour être valorisé, il faut d’abord se valoriser soi-même … Dans nos salles de classes, nous tenons à faire respecter l’éthique », explique l’enseignante d’histoire-géographie.
Valeureuses parce que l’amour pour les apprenants prime sur les autres intérêts
L’affection des enseignantes pour leurs élèves est leur force dans ce métier plus ou moins spolié au Cameroun. Et savoir qu’elles se sacrifient pour cette jeunesse fer de lance de la nation fait d’elles des personnes valeureuses. « Au quotidien nous rencontrons des difficultés certes, mais l’amour pour les enfants, tout-petits surtout pour nous qui sommes à l’école primaire, c’est ça qui nous amène à aimer le métier. Ce qui fait que chaque matin, quand tu pars de chez toi, tu penses aux enfants qui t’attendent, tu es contente, tu es motivée. Parfois quand le week-end arrive comme ça on se sent triste … Si on considérait seulement l’Etat ce que personne ne devait plus venir enseigner, mais c’est l’amour des enfants qui est en avant, c’est ce qui nous fait surmonter les difficultés », révèle l’enseignante de l’école primaire.
Ces attitudes valeureuses sont souvent reconnues par la hiérarchie, c’est ainsi que plus d’une vingtaine d’enseignantes ont été décorées par des médailles d’honneur pour leur bravoure dans l’enseignement en dépit des heurts. Parmi ces enseignantes médaillées, figure dame Loabe Olive Pascaline, directrice de l’école publique de Mboppi, qui exprime sa reconnaissance au micro de Griote. « Je suis très heureuse parce que les seigneurs de la craie … ma hiérarchie même, a reconnu ma valeur d’enseignante, et je prends cette médaille avec beaucoup de fierté », déclare l’enseignante distinguée.
A côté de ces distinctions, les enseignantes sollicitent l’Etat du Cameroun pour valoriser leur voix comme l’indique le thème annuel, «Valoriser les voix des enseignants : vers un nouveau contrat social vers l’éducation». Une enseignante au de Griote réclame un meilleur cadre professionnel. «Nous savons que l’Etat fait des efforts, mais nous avons besoins que ces efforts soient multipliés afin de ne pas nous épuiser. Nous demandons de meilleures conditions de travail, dans un climat sain afin que les enfants puissent être bien instruits et formés», affirme-t-elle en guise de conclusion.
Chanelle NDENGBE