LE BRANDING DE L’AFRIQUE AU CŒUR DU PREMIER SALON INTERNATIONAL DE L’AUDIOVISUEL DU CAMEROUN

Durant 8 jours, s’est tenue dans la capitale économique, l’édition 1 du Salon international de l’audiovisuel du Cameroun (SINAC), un évènement qui a regroupé les professionnels autour des thématiques relatives au développement des productions audiovisuelles sur le continent africain.

Déroulées du 17 au 24 juin 2023 sous le thème « Audiovisuel en Afrique, entre enjeux et jeux des acteurs, quelles stratégies et synergies pour une Audiovisuelle compétitive à l’ère du numérique », les intenses activités qui ont meublé cet évènement inédit ont permis de comprendre le contexte, ou l’état des lieux des productions audiovisuelles dans les pays africains, relever les difficultés rencontrées et évoqué les mesures de remédiation.

Visite guidée du ministre de la communication

L’univers audiovisuel en Afrique pour l’heure

L’Afrique n’échappe pas à la révolution imposée par le numérique, sauf que malgré l’amélioration quantitative des productions audiovisuelles qu’elle a entrainée, notamment avec la naissance des contenus web, la qualité de ceux-ci, ne contribue pas toujours au rayonnement du secteur sur la scène mondiale. C’est du constat de cette place marginale que nait le SINAC, comme pouvait l’expliquer la promotrice Yolande Bodiong, lors de la conférence de presse en prélude de l’évènement afin de faire du Cameroun « le hub de la production audiovisuelle en Afrique ».

A travers les conférences et les master class, les figures marquantes du Cameroun et de l’Afrique, dont du Gabon et la Côte d’Ivoire ont édifié sur ce contexte et les problèmes qui gangrènent le secteur de la production audiovisuelle en Afrique. Se rangent : la piraterie ; la difficile professionnalisation des métiers de l’audiovisuel ; la banalisation des droits d’auteurs ; le piétinement de la propriété intellectuelle ; sans oublier le chemin tortueux des financements. Le SINAC a été à cet effet l’occasion pour plus d’un, d’être au courant des 15 milliards affectés au ministère des arts et de la culture par le Président Paul Biya et alloué au secteur de l’audiovisuel, un financement qui n’a toutefois pas porter des fruits en raison du manque d’honnêteté des bénéficiaires, selon les arguments émis à cet effet. A ces problèmes s’ajoute la dégradation des mœurs généralement véhiculée par les contenus audiovisuels web, mais souvent copiés par les médias traditionnels et parfois des copies conformes des habitudes occidentales qui ne siéent pas à la culture africaine. Les répercussions sociales de cette situation ressortent donc, car les contenus audiovisuels au-delà de divertir, se doivent aussi d’informer, d’orienter et même d’éduquer la société, d’où l’urgence d’y remédier.

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L’assistance

Synergie des professionnels et des gouvernements pour une Afrique compétitive en matière de production audiovisuelle sur la scène mondiale

Les propositions formulées au SINAC pour changer cette image dégradante de l’univers de l’audiovisuel en Afrique sont de plusieurs ordres. Au niveau institutionnel, la création d’un centre de supervision et de suivi en temps réel de la qualité des contenus. Le sénat camerounais a d’ailleurs adopté une charte dans ce sens, en vue de protéger les jeunes qui sont connectés au cyberspace. Par ailleurs, le ministère de tutelle, celui de la communication, par le biais de sa représentante Jacinthe Noussi a informé les spectateurs du SINAC de la mise sur pied d’un concept qui est l’éducation à la citoyenneté numérique et qui vise à amener les jeunes à se saisir du numérique pour participer à la vie publique et civile de son pays.

D’autres propositions sont nées des travaux, en l’occurrence, la création des plateformes pour la protection des droits d’auteurs, la professionnalisation des métiers de l’audiovisuel et l’harmonisation des financements. L’histoire et la culture sont aussi énoncées comme inspiration des contenus audiovisuels, afin que ce secteur puisse autant que possible représenter l’Afrique dans toute sa splendeur et sa particularité.

Aux producteurs donc de privilégier la qualité qui est chargée d’éthique et de valeurs africaines, à la quantité qui émane souvent de la recherche effrénée du buzz. Le SINAC s’est refermé le 24 juin et comme l’a expliqué le ministre de la communication Réne Emmanuel Sadi à la cérémonie d’ouverture le 17 juin, de telles initiatives sont porteuses d’espoir pour le positionnement du Cameroun sur l’échiquier mondial.

Chanelle NDEGNBE

 

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