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LES 07 OBSTACLES À L’ASCENSION SOCIALE DES FEMMES

Nous vous livrons ci-dessous les 7 obstacles à l’ascension sociale des femmes, selon le Dr Roger Etoa, médecin du travail et de santé publique.

  1. L’ÉDUCATION

L’éducation est l’ascenseur social par excellence. Elle permet aux jeunes garçons et surtout aux jeunes filles de pouvoir apprendre un métier qui les rendra AUTONOME. Mais au Cameroun la situation est dramatique. Environ 70% des filles camerounaise sont analphabètes selon un rapport de l’UNESCO. Ce phénomène est beaucoup plus préoccupant dans la partie septentrionale du pays où près d’un million de filles de 10 à 19 ans ne savent ni lire, ni écrire.

Par ailleurs les taux de scolarisation des jeunes filles dans les niveaux secondaires et supérieurs sont toujours très inférieurs à ceux  des garçons.

  1. LES MATERNITÉS

Les maternités  freinent la progression professionnelle des femmes. Il existe des pratiques discriminatoires de certaines entreprises à l’égard des femmes enceintes ou en âge de procréer. Certaines sont illégalement remplacées à leur poste ou licenciées pendant la période du congé de maternité. D’autres femmes subissent encore une autre forme de pression psychologique plus perverse. Elles sont interdites de tomber enceinte au moins pendant les 2 premières années qui suivent l’embauche. Pratiques très courantes par exemple dans la profession de Délégué médical ou de commercial.

3. LES CHARGES FAMILIALES

La femme est le seul être qui subit la « Double journée de travail » (professionnel et domestique). En effet, elle doit se lever tôt pour apprêter les enfants pour l’école, aller au travail et s’occuper tard le soir des tâches de la maison et de l’éducation des enfants. Cela entraîne une fatigué et une usure précoce de son organisme aux alentours de 50 à 55 ans. On dénote également des perturbations du cycle menstruel, des difficultés psychologiques (stress, angoisse, maux de tête, etc…, des difficultés dues aux postures (mal de dos, engourdissement des jambes, prolapsus, hémorroïdes, etc…). Et tout ceci à un impact sur la qualité et son rendement au travail et freine sa progression.

  1. LE HARCÈLEMENT MORAL ET SEXUEL

Tout le monde est à risque de subir du Harcèlement moral au travail. Mais les femmes encore plus. Que ce soit sous la forme de « mobbing » (Harcèlement par une meute de collègues) ou de bullying (terrassé psychologiquement par un supérieur hiérarchique toujours insatisfait) ou victime d’un pervers narcissique au lieu du travail, les femmes sont des sujets très vulnérables. Il arrive des cas de harcèlement sexuel. Ici la femme est contrainte ouvertement ou subtilement d’échanger des faveurs sexuelles contre des avantages professionnels (promotions, missions, perdiems, etc…). En cas de refus certaines stagnent sur le plan professionnel et d’autres perdent même leurs emplois;

  1. LE SEXISME AU TRAVAIL

En raison de son apparence physique fragile ou des préjugés, les femmes se voient très peu confier des tâches et missions qui demandent  endurance et patience. Et même dans les postes d’encadrement, très peu de femmes sont nommées pour diriger des unités de travail, des services, des directions, voire des entreprises entières.

  1. LA VIOLENCE

Nous vivons dans une société violente. Et les femmes la subissent plus que d’autres. La violence verbale très courante est d’ailleurs très sous-estimée. Les femmes au volant de leurs voitures ou accueillant des usagers dans leurs  pistes de travail (guichets, accueil et réception, etc…) pour la plupart du temps impatients ou insatisfaits subissent injures et menaces en toute impunité.

Par ailleurs, elles peuvent difficilement rester tard au bureau pour faire des heures supplémentaires sans souffrir des risques d’agressions physiques, voire de viol.

Des femmes qui font régulièrement des heures supplémentaires courent également le risque de violence de la part de leurs conjoints de retour à la maison.

  1. FAIBLE LÉGISLATION

Les lois actuelles protègent très peu les femmes dans leurs progressions sociales. Il existe très peu de lois qui promeuvent la parité ou la discrimination positive à l’égard des femmes.  La plupart des mandats électifs sont  raflés par les hommes. Les postes au gouvernement ou dans le commandement également.

CONCLUSION

La femme devrait être mieux protégée. Elle est le pilier de la société humaine. A cet effet, la législation qui la protège sur le lieu du travail devrait être renforcée et respectée. Les aspects suivants nous semblent primordiaux :

– La non-discrimination de la femme enceinte à l’embauche

– L’interdiction de licencier ou de muter une femme enceinte ou en congés de maternité

– Soustraire la femme enceinte des travaux dangereux pour elle et pour son enfant

– Permettre à la femme d’élever son enfant en lui garantissant son emploi. A ce titre des dispositions sur les heures de tétée ou des espaces d’allaitement sur le lieu du travail doivent être scrupuleusement respectées.

– Des lois sur la parité doivent être votées et appliquées

– Des mesures encourageant l’implication des hommes dans le travail domestique mises en place. Pourquoi ne pas allonger la durée du congé de paternité ?

– La lutte contre toutes formes de violences faites aux femmes renforcée.

Dr Roger Etoa

Médecin du travail et de Santé publique

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