Rebecca Enonchong acquittée de la charge d’«outrage à magistrat» pour laquelle elle a passé trois nuits à la légion de gendarmerie du littoral, révèle que l’histoire ne va pas s’arrêter là.
Sa réaction a été immédiate, à peine libérée, Rebecca a exprimé sa détermination à poursuivre cette affaire. D’ailleurs selon ses avocats, elle a été victime d’une détention arbitraire. Lorsqu’elle est sortie de la barrière du tribunal de première instance de Douala-Bonanjo, ses premiers mots ont été clairs.
«Mon combat ne fait que commencer. Donc si quelqu’un pense que c’est la fin ce n’est que le début».
C’est à 17h35 minutes que la libération de Rebecca Enonchong est officiellement annoncée, avant cela, des rumeurs de sa sortie avait longuement circulé. A son apparition, c’est une scène d’allégresse, meublée des selfies et d’accolades. Des entrepreneurs, activistes et acteurs de la société civile, ses conseils, ses proches ont exprimé leur joie.
Euphorie…
«J’ai un très grand soulagement parce que Rebecca va dormir chez elle», se réjouit Edith Kah Walla. La femme politique était présente pendant les 3 jours où Rebecca était entendue chez le procureur de la république près le tribunal de première instance de Douala.
«Aujourd’hui c’est le triomphe de la justice, aujourd’hui c’est le triomphe des droits de la défense», déclare Me Sylvain Enonchong l’un des avocats de la Woman Tech.
Sa libération à créé beaucoup d’émotions. Maximilienne Ngo Mbé artificière de l’ombre a quant à elle, poussé un ouf de soulagement. La Directrice Exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale nous a confié avoir perdu le sommeil pendant la détention de Rebecca Enonchong.
Rebecca n’a donc pas manqué d’exprimer sa reconnaissance à l’endroit de tous et surtout de ses avocats.
«Mes avocats sont formidables et les soutiens, merci du fond de mon cœur», a-t-elle déclaré.
La reine de la twittosphère était accusée d’avoir outré le procureur général. Faux ! Selon son conseil.
«Elle était poursuivie pour un délit d’opinion c’est contraire à la démocratie, c’est contraire à la justice c’est contraire aux droits. On a violé sa liberté d’expression parce qu’elle a estimé qu’un de ses dossiers était mal géré. Ses dossiers personnels étaient gérés par le procureur général. On a voulu lui mettre la muselière, ce n’est pas normal dans un état de droit.», dénonce Me Sylvain Enonchong.
En effet, pour une affaire familiale de biens immobiliers, Rebecca a constaté la présence de plusieurs enquêteurs dans le dossier. Ayant demandé un seul interlocuteur, elle se verra interpellée sous ordre du procureur général qui l’accuse d’outrage à magistrat. Le motif pour lequel, elle a passé trois nuits à la légion de gendarmerie du littoral.
Injustice…
Rebecca sort libre de toute charge, son dossier était pratiquement vide d’après son conseil. Toute chose qui indigne.
«J’ai honte du comportement de certains camerounais qui prennent des décisions qui vont affecter et souiller le Cameroun», martèle la cheffe d’entreprise à sa sortie du bureau du procureur de la république.
Sa détention est l’une de ces situations incompréhensibles, qui contribuent à ternir l’image du Cameroun.
«Mais je dois vous dire que j’ai une très grande colère, on a passé trois jours, des milliers de personnes mobilisées de par le monde, pour obliger le Cameroun à respecter la loi, à respecter sa procédure légale, c’est inacceptable. Oui ! On est soulagé, on est on est content mais on n’oublie pas, même pas pour un instant que, nous vivons une dictature dans l’arbitraire c’est inacceptable et on doit tout faire pour que ça cesse», décrie Edith Kah Walla.
Pour aller dans ce sens, plusieurs hauts fonctionnaires occidentaux ont apporté leur soutien à Rebecca, notamment Christophe Guilhou l’ambassadeur de France, Tibor Nagy, l’ancien secrétaire d’Etat américain aux affaires africaines, le haut-commissaire du Canada au Cameroun, Philippe Van Damme l’ambassadeur de l’Union Européenne au Cameroun.
Les faits…
Le 10 août 2021 Rebecca est placée en garde à vue à la légion de gendarmerie du littoral.
L’histoire qui l’y emmène est liée à un conflit familial. En 2018, Rebecca Enonchong en faisait le résumé à travers des tweets. A la mort de son père en 2008, apparaît un demi-frère d’une autre union. Ledit frère vivait au Nigeria depuis 25 ans étant parti du Cameroun après des tensions avec leur défunt père, Dr Henry Ndifor Enonchong.
Le frère établit de faux documents avec la complicité de hauts cadres, dit Rebecca, pour réclamer des biens. D’ailleurs sur l’acte de naissance de Charles Abi Enonchong, il est précisé que son père est décédé. C’est avec cet acte de naissance falsifié qu’il fabrique un acte de mariage entre le défunt et sa mère.
«Un acte de mariage entre un mort et une femme qui vit en Angleterre depuis 1960 … Certains ayant-droits ont déposé une plainte en 2008 et Habéas (le frère consanguin) a été arrêté… Il fut libéré plusieurs jours plus tard promettant de ne pas se servir de ces documents. Mais dès sortie, il a recommencé.», informe Rebecca.
Charles Enonchong, le demi-frère agit sous la protection de certains hauts commis de l’Etat.
«Un gangster ne fonctionne pas sans écosystème … il s’est toujours trouvé des alliés parmi les autorités ».
Ainsi, des titres fonciers, seront mutés, l’argent sera retiré du compte pour acheter des complicités haut placées. C’est dans le cadre de cette affaire que Rebecca est convoquée à la légion de gendarmerie. Ayant demandé d’avoir un seul enquêteur pour cette affaire rocambolesque, elle sera accusée d’outrage à magistrat. Hier, elle a passé sa troisième nuit à la légion de gendarmerie en attendant l’audition d’un témoin ce jour où elle a finalement été libérée à 17h35.
Cette affaire débutée il y a treize années, annonce de nombreux rebondissements
Rachèle KANOU/ Chantal Mveng
Eh oui vous avez très bien résumé cette affaire. Charles Enonchong à corrompu pluies hauts fonctionnaires à sa cause. A l »époque quand j »avais été interpellé pour dire mon intervention dans ce dossier, les enquêteurs de légion de Gendarmerie de Douala, de La police du Commissariat Central de Douala, les enquêteurs de la Police Judiciaire de Yaoundé avaient menacé de m’enfermer. Et meme Une Juge du Tribunal de Douala a Bonanjo avait menacé de m »enfermer et m’avait assigné pourquoid’une procédure d’heure en heure à payer 10,millions,/heure. Toutes ces menaces parce que j’avais parlé comme Rebecca. J’avais demandé qu’on confie ce dossier à un seul enquêteur et, qu’on arrête de me convoquer partout pour le même dossier et le même sujet.
Alors ils se sont senti insultés. Pourquoi? Parce que chacun avait reçu une enveloppe, ou espérait avoir une paet du butin.
C’est dommage pour ceux qui ternissent ainsi l »image de nos administrations.
Comment un juge peut-il considérer un acte de Mariage signé une semaine après le décès du mari. Et cette dame qui présente ce faux acte de mariage n’a pas été au Cameroun depuis plus de trente ans.
Vraiment dans ce Beau Pays, il y a de véreux mercenaires qui sont prêts à TOUT quand ils voient l’argent.
Bravo à toi Rebecca. Il faut porter plainte contre ceux qui veulent te museler et qui j’ont injustement retenu pendant 3 jours et 3 nuits.