La magistrate sud-africaine a pris ses fonctions de présidente de la cour constitutionnelle le 1er septembre 2024, écrivant l’histoire dans le pays.
Mandisa Maya est la désormais «Chief justice» (Juge en chef), soit la plus haute magistrate du pays. La nouvelle promue a été recommandée au poste de juge en chef par la commission des services judiciaires après son audition en mai dernier sous proposition du Chef de l’Etat. La commission avait indiqué que sa nomination « constituera une étape importante pour le pays », selon un communiqué du Président Rhamaphosa.
La première femme à diriger la Cour constitutionnelle a été formée en Afrique du Sud, dans les universités du Transkei et aux Etats-Unis. Des formations soldées par l’obtention de plusieurs diplômes en droit dans les années 1980. Au début de sa carrière elle assure la fonction de greffière puis devient avocate. C’est en mai 2000 qu’elle rejoint la magistrature suprême en qualité de juge de la division Transkei de la haute cour d’Afrique du Sud et atteint la cour d’appel en 2006. Elle écrit ainsi l’histoire au féminin en devenant la première femme noire présidente de la cour d’appel en 2017 et occupe le poste jusqu’en 2022. En septembre 2022 , elle est propulsée au rang de juge en chef adjointe de l’Afrique du Sud.
La vie associative connait également le leadership de la juge. De 2008 à 2010, elle a été vice-présidente de l’Association internationale des femmes juges, branche d’Afrique du Sud, elle a pris les fonctions de présidente de la même branche en 2018 jusqu’en 2023, soit un an avant son ascension à la tête de la cour constitutionnelle.
Pour Thoba Poyo-Dlwati, actuelle présidente de la branche sud-africaine de l’Association internationale des femmes juges, la nomination de sa prédécesseure est la reconnaissance du potentiel féminin en matière du leadership d’Etat. « La reconnaissance du fait que les femmes sont aussi capables d’assumer certains postes de chefs, tout en haut d’une des branches du pouvoir de l’Etat », réagit dame Poyp-Dlwati. « Si l’on regarde par le passé en 1974, il n’y avait qu’une poignée de femmes juges sur 174 postes et aucune n’était noire. Désormais, aujourd’hui, sur 248 postes, 115 sont des femmes », ajoute-t-elle.
C’est donc une avancée significative du leadership féminin dans ce pays d’Afrique australe, mais aussi la preuve de la compétence de la gent féminine.
Chanelle NDENGBE