Pendant qu’Alice Sadio s’incline devant le courage de ces dames, Maximilienne Ngo Mbé passe en revue une partie de l’histoire des revendications féminines.
La diaspora camerounaise a organisé une manifestation le vendredi 17 juillet 2020 à Bruxelles en Belgique, pour entre autres, «réclamer la fin de la guerre dans le NoSo, exiger la libération des personnes détenues dans le cadre de la crise anglophone, la réforme du code électoral et la libération des prisonniers politiques.», d’après la teneur du communiqué rendu public.
Au cours de cette manifestions, les amazones qui y prenaient part se sont mises torses nus, arborant soutien-gorge uniquement. Un acte symbolique significatif, pour probablement «dire à ceux qui jusqu’ici n’ont pas accordé un regard sur la situation critique du Cameroun, que ce pays est assis sur un volcan non éteint», comme le précisait la communication des organisateurs.
Alice Sadio
Mais cette idée de se dévêtir à moitié, a été longuement critiquée sur la toile par une opinion qui estime qu’il s’agit d’agissements immoraux, tandis que d’autres saluent la bravoure de ces dames. Dans cette deuxième catégorie se trouve Alice Sadio, l’ancienne présidente nationale de l’Alliance des Forces Progressistes (AFP).
Elle tient à souligner qu’une femme qui se dénude en public veut faire passer un message fort «Dans nos traditions ancestrales, toutes ethnies confondues, lorsqu’une femme se dénude pour exprimer son mécontentement, cela est interprété comme l’ultime voie de recours. Une symbolique porteuse d’un signal d’alarme.».
La femme politique affirme que la situation du Cameroun donne des signaux retentissants de chaos. «OUI, dès qu’il vient à ma conscience le souvenir des milliers de morts, civils et militaires du NoSo, de Boko Haram, des morts de la soif et de la famine du grand nord, des morts qu’une gouvernance tournée vers les intérêts bien compris du peuple aurait pu nous épargner… ».
Alice Sadio estime que le Cameroun va «indéniablement mal » et que «le peuple exténué, brisé, cherche désespérément sa porte de sortie, les clés de sa libération de 40 ans de misères et de brimades.».
Enfin, «la citoyenne meurtrie» s’incline devant ses «sœurs».
Maximilienne Ngo Mbé
Maximilienne Ngo Mbé pour sa part pense à la présence des femmes lors des années de braise entre 1991, 1992. Elle n’oublie pas d’évoquer l’impact féminin lors des revendications liées aux frasques du commandement opérationnel, surtout celles en rapport avec les neuf disparus de Bépanda et bien d’autres événements durant lesquels les femmes de tous bords ont suscité vocation et esprit révolutionnaire chez d’autres femmes.
La directrice exécutive du Réseau des Défenseurs des Droits Humains en Afrique Centrale (REDHAC) pense que «Les luttes sociales pacifiques sont justes et nobles. Elles font avancer les institutions démocratiques. ». Pour Maximilienne, «Le combat pour les droits de l’homme et l’état de droit est exaltant tant qu’il est non-violent et Pacifique. ».
Depuis quelques années est né le « nu révolutionnaire », un moyen de revendication utilisé particulièrement par les femmes. Il s’agit pour les personnes qui choisissent cette voie de faire valoir leurs droits.
Chantal Mveng
