Le Chef de l’Etat kenyan contraint d’annuler la promulgation de la loi controversée de finances après 39 morts, 300 blessés et 50 arrestations annonce la suppression du budget du bureau de la première dame.
Le bureau de la première Dame Rachel Ruto devait initialement voir son budget augmenter de 17,3% et celui de la deuxième dame Dorcas Rigathi, devait subir une coupe de 160 millions de shillings. Face à la pression de la rue, le Président William Ruto a déclaré aux journalistes ce 30 juin 2024
«Certains bureaux dont celui de la première dame et de la Deuxième Dame ne recevront pas de fonds cette année en raison de notre situation actuelle ».
Cela fait suite aux tensions maintenues dans le pays face à la contestation de la loi de finance 2024-2025 dans laquelle était introduite entre autres une taxe de 25% sur l’huile de cuisine ; 16% sur le pain ordinaire ; une augmentation de l’écotaxe avec une incidence sur le coût des serviettes hygiéniques, des couches pour bébé selon des critiques. Le mécontentement est clairement exprimé par les populations qui sont descendues dans les rues pour dire leur opposition contre ce projet aux tristes conséquences sur la vie des ménages, les jeunes étant aux premiers rangs de ces manifestations qui ont emporté des vies, avant le discours présidentiel du mercredi 26 juin 2024, pour annoncer le retrait du projet 2024-25 prévoyant la hausse des taxes et à l’origine des contestations meurtrières de la veille.
« Après avoir écouté attentivement le peuple kenyan, qui a dit haut et fort qu’il ne voulait rien avoir avec ce projet de loi de finances 2024, je m’incline et je ne promulguerai pas ce projet de loi 2024 qui sera par conséquent retiré »,
a indiqué le chef de l’Etat à Nairobi.
La mort de civils dans les manifestations du mardi 25 juin devant le parlement, et les révoltes suscitées, ajoutées aux lamentations précèdent cette sortir présidentielle.
« Après l’adoption du projet de loi, le pays a été témoin d’une large expression de mécontentement tel qu’il a été adopté, qui a malheureusement entraîné des pertes en vies humaines et des destructions de biens»,
a ajouté le Président. Suite au vote du mardi 25 juin 2024 du projet prévoyant l’augmentation des taxes sur les produits du quotidien, les populations majoritairement jeunes ont pris d’assaut le parlement, près de Nairobi protestant contre cette loi sur l’augmentation des taxes qu’ils jugent exagérée.
Depuis mi-juin, le pays d’Afrique de l’Est est le terrain des tensions liées aux manifestations anti-loi sur l’augmentation des taxes, manifestations réprimées par les forces de l’ordre pour donner lieu à un total de 39 morts, plus de 300 blessés et plus de 50 arrestations selon la Commission Kenyane des Droits de l’Homme (KHRC).
Le gouvernement kenyan avait justifié ces mesures fiscales par des raisons budgétaires. Elles seraient nécessaires pour permettre à l’Etat de financer son budget 2024-2025 qui prévoit 4000 milliards de shillings soit 189,556,318 franc CFA. William Ruto indique par ailleurs que le Kenya devra emprunter mille milliards de shillings pour combler le gap.
Chanelle NDENGBE