Elles ont fait le tour des brigades mais n’ont pas eu de nouvelles de leurs proches.
La nuit a été longue pour plusieurs femmes de la ville de Douala. Certaines recherchent leurs conjoints et d’autres leurs enfants ou frères. Ils ont été interpellés hier dans le cadre de la manifestation et conduits dans différents lieux de détention.
«Je ne sais pas où il y a mon mari, depuis hier qu’il est sorti. Je suis ici à la brigade depuis le matin mais il est presque 11 h, on ne me laisse pas entrer pour voir s’il est là», déclare Germaine toute triste.
Nous l’avons rencontrée ce mercredi aux environs de 11h devant la brigade de gendarmerie de Mboppi dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. Elle nous fait savoir que depuis hier mardi, jour de la manifestation, elle n’a pas eu de nouvelle de son époux sorti de bonne heure pour faire son travail de moto-taximan.
Devant cette Brigade, nous avons retrouvé plusieurs autres femmes, debout en petits groupes, se concertant entre elles. Chacune, cherchant le moyen de localiser sa personne. «Je suis dépassée. Si le gendarme pouvait au moins nous laisser entrer et voir si nos gens-là. Mais ce n’est pas facile on attend», argue une autre dame qui recherche son fils.
Devant cette brigade, nous avons presqu’une vingtaine de femmes, chacune espérant retrouver son proche. Elles sont très peu disertes et ne veulent pas donner plus d’information.
Les marches de protestations programmées par le leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun se sont déroulées ce 22 septembre 2020 à Douala, dans une atmosphère tendue dans certains quartiers. Plusieurs pères de familles ont été interpellés ainsi que certaines femmes au carrefour Ndokoti, à Ange Raphael et même à Bonabéri.
Ce mercredi matin tout semble revenir dans l’ordre, même si on constate la présence d’hommes en tenue cagoulés dans les points chauds comme au carrefour Ndokoti ou encore au carrefour Lycée bilingue de Deido. Les femmes ont repris leurs activités quotidiennes, en installant leurs marchandises sur les étals ou bien sur les comptoirs.
Rachèle KANOU