La petite tentait de garder la marchandise de sa maman au moment où la police arrosait les manifestants de gaz lacrymogène.
Au carrefour Ndokoti, c’était un méli-mélo. Marcheurs ou non, certains se sont retrouvés par confusion entre les mains des forces de l’ordre.
C’est le cas d’une jeune fille âgée de 13 ans, qui accompagnait sa maman vendre de la nourriture sur ce lieu où des manifestants ont choisi marcher. Au moment où la police dispersait ces derniers à coups de gaz lacrymogène, la petite s’enfuyait avec la marchandise de sa maman pour les garder dans le magasin. Mais la police l’a arrêtée et conduite dans un camion.
«Donnez-moi mon enfant, elle n’a rien fait. Ils ont versé toute ma marchandise. L’enfant a porté le gaz pour aller garder. Elle est revenue, on nous a même lancé le gaz lacrymogène. Elle est encore rentrée au magasin pour garder les choses. La police est entrée jusque dans la barrière. Là où elle gardait les choses c’est où ils sont partis prendre l’enfant», raconte la maman de la petite fille les larmes aux yeux.
Pendant ce temps, la police maintient l’adolescente dans le camion encore une trentaine de minutes sous les cris de sa maman. «Ils vont marcher et c’est les innocents qui vont écoper. On a dit de lutter pour le Cameroun, ils luttent pour les enfants ? Lutter pour la paix au Cameroun. C’est déjà le désordre, l’enfant a fait quoi ? Laissez là», pleure-t-elle.
C’est après de nombreuses supplications des riverains et des autres commerçants justifiant l’activité de la petite et sa maman, que les forces de maintien de l’ordre ont libéré cette enfant.
En dehors de l’adolescente, une autre jeune femme a été arrêtée et amenée par les forces de l’ordre. Selon certains commerçants de la place, cette dernière détient un comptoir de vente de vêtements au carrefour Ndokoti. Seulement, elle a été interpellée au moment où la police pourchassait les manifestants et a été conduite dans une brigade.
Rachèle KANOU