La Coordinatrice du programme Afrique du Comité pour la protection des journalistes (CPJ), affirme que le Cameroun est le 2ème pays qui incarcère le plus les journalistes en Afrique sub-saharienne.
Angela Quintal a réagi ce matin sur les antennes de RFI, au sujet des arrestations arbitraires et des violences qu’ont subi des hommes de medias lors de la marche du 22 septembre au Cameroun. Mais avant cela, sur son compte tweeter, elle a demandé la libération immédiate de 3 de la dizaine des journalistes qui ont été interpellés et gardés dans les locaux des gendarmeries de Douala et Yaoundé. Même si ces journalistes ont recouvré la liberté, leur arrestation est dénoncée.
La coordinatrice du programme Afrique /CPJ, qui a travaillé comme journaliste pendant plus de deux décennies en Afrique du Sud, est revenue sur la situation d’incarcération des professionnels des médias, notamment dans le cadre de la crise anglophone. «Le Cameroun est le deuxième pays qui emprisonne le plus les journalistes en Afrique sub-saharienne. En plus des journalistes qui ont été arrêtés mardi, nous ne devons pas oublier que sept autres journalistes sont toujours détenus depuis plusieurs années à la prison de Kondengui à Yaoundé», a-t-elle déclaré.
Angela Quintal dénonce le musèlement des journalistes par le gouvernement d’un côté et désormais l’intimidation de ces derniers par les séparatistes. «Au fil des années nous avons vu comment l’autocensure est apparue dans les médias. Il y a également une censure active de la part du gouvernement qui continue aujourd’hui. Les journalistes ne sont pas dans une position où ils peuvent écrire ce qu’ils veulent, parce qu’ils sont menacés d’aller en prison, en particulier dans les zones anglophones, où s’ajoute un autre problème. Vous avez aussi des séparatistes anglophones qui intimident les journalistes et les mettent sous pression. Donc, ces journalistes sont entre le marteau et l’enclume. D’un côté le gouvernement et de l’autre, plus récemment, les séparatistes», martèle Angela Quintal.
La Coordinatrice du programme Afrique du Comité pour la protection des journalistes est une ancienne secrétaire générale du SA National Editors ‘Forum. Elle a été correspondante présidentielle pendant le mandat de Nelson Mandela en tant que premier président issu d’une élection non ségrégationniste, démocratiquement élu d’Afrique du Sud.
Rachèle KANOU