Le célèbre artiste malien passera sa première nuit à la maison centrale d’arrêt de Bamako.
Après plusieurs heures d’audition, au palais de justice de la commune 3 de la capitale malienne, Sidiki Diabaté a été placé sous mandat de dépôt. Le griot comme il se fait appelé est poursuivi pour «coups et blessures volontaires, séquestration et violences corporelles» sur son ex compagne Mariam Sow.
La déscente aux enfers de Sidiki Diabaté a commencé au lendemain de la publication des photos de Mariam Sow sur les réseaux sociaux. Le fort relais de ses images portant des traces de brûlures et de coupures ont entraîné une vague d’indignation.
Le 18 septembre, Mariam Sow dépose une plainte devant le tribunal d’instance de la commune 3 de Bamako.
Le 20 septembre, Sidiki Diabate est suspendu d’Afrimma, African Muzik Magazine Awards, dans lequel il était nommé dans trois catégories.
Le 21 septembre, il est retiré du Primud, le Prix International de la Musique Urbaine et du coupé décalé.
Le 22 septembre, Sidiki Diabaté est placé en garde à vue à la brigade d’investigation judiciaire de Bamako. La plaignante et l’accusé sont entendus séparément, ensuite, Mariam Sow rentre chez elle, tandis que Sidiki est retenu pour la suite des auditions.
Le 24 septembre, il est sous mandat de dépôt à la maison centrale d’arrêt.
Mariam Sow dont le pseudonyme est Mamasita, est présentée comme une «influenceuse» guinéo-malienne. Les premières photos d’elle avec le corps tuméfié ont provoqué la colère des défenseurs des droits humains et de certains fans de l’artiste. En face de ces indignés, il y a eu des sorties surprenantes comme celle de Oumou Sangaré pour demander la clémence de la justice. L’association des jeunes griots a voulu négocier avec Mariam Sow, mais rien n’a été possible dans ce sens.
Dans ses interviews, la jeune femme de 23 ans précise que les marques de violences sur son corps «datent d’il y a un an». Elle déclare aussi avoir subi de pires atrocités, se demandant «s’il savait ce qu’il faisait». Elle dit avoir été séquestrée pendant deux mois.
Ce soir, les féministes rangées en ordre de bataille depuis plusieurs jours pour dénoncer ce cas de violence basée sur le genre, ne cachent pas leur satisfaction.
Chantal MVENG