Elle a été conduite au parquet de Mfou ce vendredi pour la deuxième fois.
Cette dame a passé sa troisième nuit dans les locaux de cette gendarmerie dans le chef-lieu de la Mefou-Et-Afamba, région du centre. Elle s’est rendue célèbre depuis quelques semaines via ses sorties pilon en main, pour demander le changement de régime.
La femme âgée de 66 ans a été interpellée, le 22 septembre, jour des manifestations organisées par le leader du MRC. Elle fait partie des 8 personnes arrêtées ce jour et contraintes par des hommes en tenue à chanter les louanges du président de la république, Paul Biya.
Connue sous le pseudonyme «Mama Pilon», cette sexagénaire apparaît dans cette vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux où on l’aperçoit, assise à même le sol, visage accablé, l’air maltraité et toute sale. Elle aurait subi des violences physiques selon les témoignages.
Thérèse Assomo est une femme, opposante au régime en place au Cameroun. Dernièrement, elle est apparue dans une vidéo pilant de toutes ses forces le plantain dans un mortier en exprimant son ras-le-bol. Elle disait piler 38 ans de souffrance sous le la gouvernance de Paul Biya, appelant les populations à se joindre à elle, le 22 septembre pour le chasser du pouvoir.
«On a trop souffert. On ne fait que piler le plantain et moi je vais piler le régime de Paul Biya comme ça… mes frères je suis fatiguée. L’âge pèse déjà, je pile seulement le plantain, moi aussi, je vais rire quand? Les autres sont là, ils mangent, ils boivent avec notre dû à nous tous. Sortez ooo, sortez ! Sortez chasser le régime», disait-elle avec hargne en pilant son plantain. Quelques jours après cette sortie, elle avait été convoquée à l’antenne opérationnelle de la surveillance du territoire de Sangmélima. Une affaire dont nous ignorons la suite.
Le 22 septembre dernier, elle a été interpellée à l’entrée de la ville de Yaoundé selon nos sources, alors qu’elle s’apprêtait à participer à la marche organisée par le leader du mouvement pour la renaissance du Cameroun dont le but était de demander à Paul Biya de partir du pouvoir. Thérèse Assomo a donc été appréhendée comme d’autres femmes dans des villes du Cameroun. Elles séjournent depuis mardi dans les locaux des gendarmeries.
Rachèle KANOU