Elle a été déclarée coupable de «manifestations publiques, rébellions et attroupement».
Cette peine a été infligée à « mama pilon » et 7 autres personnes ce 17 novembre 2020 au tribunal de première instance de Mfou dans la Méfou-et-Afamba région du Centre.
Détenus depuis le 22 septembre 2020 pour avoir participé aux manifestations organisées par le leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, dame Assomo est désormais fixée sur son sort après 2 mois d’incarcération.
«Les réquisitions du ministère public étaient de 3 ans et la condamnation du juge est de 2 ans », confirme Me Méli, l’un des avocats constitués pour défendre la cause des marcheurs du 22 septembre au Cameroun. Ainsi, Marie Thérèse Assomo écope de 2 ans d’emprisonnement avec 32 000 fcfa d’amende.
On se rappelle que cette femme âgée de 66 ans avait été arrêtée avec 7 autres personnes à Nkoabang à la périphérie de Yaoundé, et contraintes par des hommes en tenue de chanter les louanges du président de la république, Paul Biya. Dans une vidéo longuement partagée sur la toile, on apercevait cette femme éclaboussée, humiliée, avec des hommes assis à même le sol entrain de chanter à l’honneur du président de la république.
Notons que Thérèse Assomo dite «mama pilon», est une femme, opposante au régime en place au Cameroun. A la fin du mois d’août, elle est apparue dans une vidéo pilant de toutes ses forces du plantain dans un mortier, en exprimant son ras-le-bol contre le gouvernement en place. Elle disait piler 38 ans de souffrance sous la gouvernance de Paul Biya, appelant les populations à se joindre à elle, le 22 septembre pour le chasser du pouvoir.
«On a trop souffert. On ne fait que piler le plantain et moi je vais piler le régime de Paul Biya comme ça… mes frères je suis fatiguée. L’âge pèse déjà, je pile seulement le plantain, moi aussi, je vais rire quand? Les autres sont là, ils mangent, ils boivent avec notre dû à nous tous. Sortez ooo, sortez ! Sortez chasser le régime», disait-elle.
Elle avait donc été interpellée lors des marches du 22 septembre et incarcérée à la prison de Mfou avec ses 7 camarades qui écopent eux aussi de 2 ans d’emprisonnement et 32 000f d’amende. Les avocats de ces détenus comptent faire appel.
Rachèle KANOU