Des incendies successifs visant les maisons des femmes sèment la panique dans le groupement.
Ce phénomène qui dépasse l’entendement des uns et des autres se produit au quartier Badjinsi dans le groupement Bamenjo. C’est dans le département des Bamboutos, région de l’Ouest-Cameroun. Les populations et surtout les mamans ont peur leur vie.
Entre le 7 et le 10 juin 2022, 4 maisons appartenant aux femmes ont été ravagées par des flammes avec tous leurs contenus soit 3 au quartier Badjinsi et une à Bakazou, un quartier voisin. Curiosité, ces drames se produisent au courant de la journée.
La première maison incendiée le 7 juin aux environs de 16h, a emporté avec elle la vie d’une femme.
Le corps sans vie d’Odette Dzekui , une sexagénaire, veuve et mère de 8 enfants, est sorti des décombres. Elle était méconnaissable.
D’après les témoignages des proches de la défunte, cette dernière affectueusement appelée maman Magni est revenue des travaux champêtres et faisait la cuisine pour ses petits-fils encore au travail. Sa maison était la seule habitée dans cette concession contenant 3 autres.
«Nous étions au champs ensemble. Magni m’a dit qu’elle rentrait préparer le haricot pilé avec les pommes. Je lui ai même donné quelques épis de maïs frais. On ne comprend pas ce genre d’incendie»,
nous raconte Sidonie Djukui, une voisine.
Aux environs de 16h30, des voisins ont constaté des flammes ardentes qui s’échappaient de la toiture de la maison de cette femme. Ils ont accouru dans le but de porter secours au cas où il y aurait des personnes à l’intérieur. Sur les lieux, la porte était fermée de l’extérieur ce qui portait à croire qu’il n’y avait personne dans la maison.
«j’ai entendu les cris et je suis allée là bas pour voir ce qui se passe. Le feu avait déjà envahi toute la maison, mais personne ne pouvait s’imaginer que Magni était dans la maison, parce que la porte était bloquée de l’extérieur et les enfants de la maison étaient encore au travail»,
précise notre source.
Les efforts des voisins tentant d’éteindre le feu ont été vains. Pas de sapeur pompier dans ce groupement situé à plusieurs kilomètres de la ville de Mbouda. C’est autour de 18h30 que l’intensité des flammes ayant baissé et l’absence incomprise de la propriétaire de la maison vont pousser le voisinage à défoncer la porte et faire la découverte macabre.
«On l’a trouvée. Elle était grillée comme un animal. Couchée à plat ventre juste à côté du foyer où elle faisait la cuisine. Il y avait justement le haricot posé dans une marmite sur le foyer et une autre à côté contenant le maïs»,
nous raconte un fils de la concession.
Soupçons d’une main criminelle
D’après certains témoignages, quelques temps avant l’incendie, un passant a entendu des voix s’élever dans la maison légèrement couverte, mais rien ne présageait le pire.
Deux jours après cet incendie présumé criminel, 3 autres maisons appartenant aux femmes ont été calcinées. Les populations sont dans la panique.
Sécurité renforcée dans le groupement
Les éléments des forces de défense et de sécurité de la localité ont fait une descente sur les lieux le jour du drame ainsi qu’un représentant du chef du groupement. Le comité de vigilance déjà installé dans les quartiers à cause du grand banditisme et le viol des enfants à été renforcé. Il veille désormais de jour comme de nuit. Une enquête a été ouverte au niveau de la chefferie du groupement et au commissariat de Bafounda proche de cette localité.
Rahèle KANOU