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NIGERIA : LE HARCELEMENT SEXUEL EN MILIEU UNIVERSITAIRE POURRAIT DÉSORMAIS ÊTRE CONDAMNÉ

Un  enseignant  d’université reconnu coupable d’avoir eu une relation sexuelle avec une étudiante pourrait être condamné à une peine allant jusqu’à  14 ans de prison.

Le sénat nigérian a récemment adopté un projet de loi qui interdit aux enseignants de faire des avances sexuelles aux étudiants sous peine d’une condamnation. Le projet attend l’adoption de la chambre des représentants pour enfin recevoir l’approbation du Président Buhari.

Zanaib, une étudiante de l’université de Maiduguri dans le Nord-Est du Nigeria se souvient de l’expérience de deux de ses camarades de promotion. «Je n’ai jamais été harcelée mais je connais beaucoup de femmes qui sont victimes. Deux de mes amies ont été victimes de harcèlement sexuel. La première n’a pas eu le choix que d’abandonner. On lui a dit qu’ils n’ont pas retrouvé ses dossiers d’admission donc automatiquement qu’elle n’était pas une étudiante inscrite à l’université. Auparavant, son professeur  lui avait fait du chantage», confie-t- elle.

www.griote.tvSex for Grades: un enseignant piégé 

Le projet de loi sur le harcèlement en milieu universitaire revient sur la table à la suite d’une enquête  réalisée par la BBC l’année dernière. « Sex for grades » est un documentaire qui met à nu les enseignants harceleurs. Il avait révélé que des professeurs utilisaient leur  statut pour obtenir les faveurs des étudiantes au Nigéria et au Ghana. La diffusion du documentaire avait suscité une vague d’indignation. Le Président Buhari du Nigeria avait promis des sanctions  et certains professeurs, 4 au total, avaient été suspendus.

Le mois dernier encore  de nombreuses manifestations à travers le pays, ont été enregistrées, faisant suite à une série de viols et de meurtres commis contre des femmes et des filles.  Les partisans réclamaient la justice pour les victimes de ces violences sexuelles basées sur le genre.

Toutefois adopter une loi est une chose, la faire  appliquer en est une autre. Faith nwadishi, militante des droits humains s’en inquiète. «Il faut aussi une volonté politique pour  son application, sinon vous allez finir par retomber sur les gens qui sont intouchables».

Le vice-président du sénat Ovie Omo-Agege, soutient le projet de loi et se veut rassurant quant à son application. «Selon les termes et les prévisions du projet de loi que nous venons d’adopter, ils n’y aura pas de discrétion sur le jugement. Tout ce qui est demandé est de prouver que le crime a été commis», précise-t-il.

Les sénateurs sont tous d’accord là-dessus «nous devons protéger nos filles contre les prédateurs». Déclarations du président du sénat, Ahmed  Lawan dans le quotidien nigérian Guardian.

Alimatou Raissa (stagiaire)

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