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NOËL DÉBAUCHE ET COVID 19 : PLUSIEURS ÉCOLES TRANSFORMÉES EN BOÎTE DE NUIT POUR ENFANTS À DOUALA

Plusieurs enfants et certains âgés de moins de 5 ans ont passé la nuit à la belle étoile se trémoussant sans aucun contrôle ni mesure barrière dans des écoles transformées en boite de nuit.

Le 25 décembre c’était la célébration de la naissance de Jésus de Christ, une fête généralement indiquée pour les enfants. Seulement, ils se donnent une certaine liberté inquiétante, parfois avec la complicité des parents.

Leurs établissements scolaires sont des lieux choisis pour la circonstance, au soir de ce 25 décembre 2021. Ils y vont se trémousser au rythme de la musique. L’alcool y est vendu et ces enfants consomment des boissons sans aucune restriction.

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entrée de l’école populaire biligue de YONG-YONG

Boom boom show

C’est un attroupement d’enfants hors du commun que nous retrouvons devant l’école populaire bilingue de yong-yong. C’est à Bépanda dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala.

Il est 20h, chaque enfant bouscule pour obtenir son ticket d’entrée. Là, on retrouve deux gaillards débout à l’entrée de la «boîte de nuit». L’un se charge de prendre l’argent et l’autre met le cachet. Les prix des tickets d’entrée sont fixés selon l’âge et selon que l’enfant-client sollicite une classe VIP ou standard.  500f et 1000f sont les sommes à débourser.

L’entrée des parents est gratuite. Il suffit de dire « je viens chercher mon enfant » et le portier vous laisse passer sans tenir compte de votre identité ou même celui de votre enfant.

Dans l’enceinte de l’école, les salles de classe sont toutes ou presque ouvertes et certaines sont obscures. L’une d’elle est réservée à la vente des boissons. Des jus, de la bière ou encore du whisky en sachet.

 

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Nous accostons Brandly et sa petite sœur Ange, âgés respectivement de 10 et 5 ans, l’un tient la main de l’autre. Ils entrent dans l’enceinte de l’établissement cachet sur la main. Brandly offre un petit jus à sa sœur et se dirige à l’étage la laissant au rez de chaussé. Il lui donne quelques instructions.

«Assieds-toi sur le banc. Tu m’attends ici. Je vais chercher mes amis en haut. Ne bouge pas. Si une personne veut partir avec toi, tu refuses»,

Brandly s’adresse à sa petite-sœur qui se plie aux ordres.

Tout comme Ange, plusieurs autres fillettes et gamins attendent leurs aînés ou encore leurs parents qui viendront les ramener à la maison.

« Tata il est quelle heure ? », vient se renseigner Melvine l’air triste. Il était déjà 22h30 minutes, elle attend en vain l’arrivée de sa maman.

«Mama a dit qu’elle va venir me chercher à 20h30. Mais je ne sais pas où elle est»,

nous dit Melvine. Sa maman n’a pas tenu à sa promesse. Elle habite Makepe missoké à quelques km du lieu du boom boom show. Elle est désemparée.

 

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Aucun dispositif sécuritaire dans les environs

Des « boys » un peu plus âgés font des navettes. Ils entrent et ressortent, font des tours dans les salles de classe, sans inquiéter les organisateurs de ses bals dancing. Certaines salles de classe sont obscures. Avec un peu plus de vigilance, on peut voir des couples assis sur les bancs.

Rien ne garantit la sécurité de ces enfants comme le dit ce parent en compagnie des siens.

«Ce sont mes enfants qui m’ont indiqué cet endroit lorsque je leur ai dit qu’on allait en balade. C’est juste par pure curiosité que j’ai payé leur ticket pour entrer et voir l’ambiance. Mais je constate que c’est très risqué. On peut facilement kidnapper un enfant ici. Violer, blesser, il n’y a personne qui les surveille. C’est choquant »,

déplore William. Nous l’avons rencontré au groupe scolaire solidarité, situé à quelques mètres de la station Bocom à Makepe Missoke

 

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Les mesures de précaution anti covid19 aux oubliettes

Aucun dispositif pour les mesures barrières contre le coronavirus n’est observé dans ces lieux. Un attroupement de centaines d’enfants qui, à un moment donné se marche même dessus est observé. Personne n’arbore un cache nez, pas de lavage des mains encore moins leur désinfection.

C’est un état des lieux qui fait peur. L’on a envie de se demander si ces écoles seront désinfectées avant le retour des enfants dans les salles de classe le 3 janvier prochain. Est-ce que tous retourneront à l’école face à l’insécurité à laquelle ils s’exposent pendant les fêtes ? Certains parents troublés interpellent les autorités.

Rachèle KANOU

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1 Comment

  1. Herryck Bertrand Nguessop

    Fabuleux reportage, je m’y suis baladé comme si j’y étais.
    Ceci dit : la télévision ( Contenus ) sont favorables à l’émancipation négative de nos enfants.
    Si généralement à la maison ils cachent bien leurs jeux , dans ce genre d’endroit en revanche… Ils laissent éclater au grand jour tout leurs fantasmes .

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