Marie Thérèse ABENA ONDOUA

NON MADAME LA MINPROFF VOUS VOUS TROMPEZ !

C’est le message des parents et acteurs des secteurs de l’éducation, suite à la déclaration de Marie Thérèse Abena Ondoa à l’occasion de la 8ème conférence annuelle des services centraux, déconcentrés et des unités techniques de son département ministériel.

La ministre de la promotion de la femme et de la famille a en effet affirmé dans son éloquence habituelle sur la CRTV, que la recrudescence de la délinquance juvénile observée dans notre société est due à l’abandon des enfants par les familles. Ce qui n’est pas une vérité absolue, car qu’on se le dise bien, la famille joue certes un rôle crucial, mais l’école, la société, et les médias également.

Parlant de la famille, on ne peut dénier que de nombreux parents aujourd’hui ne s’occupent pas leurs enfants et cela dès le plus jeune âge. Griote a d’ailleurs reçu l’histoire d’une femme, une ménagère donc ministre de l’intérieur, qui était tellement occuper à faire du kongossa qu’elle n’a pas su au bout de quatre heures que son fils avait disparu. Il a fallu qu’un taximan le ramène pour qu’elle s’en rende compte.

Mais il y a aussi et surtout le cas de ces mamans qui se lèvent tôt et se couchent tard à la recherche du pain quotidien, de l’argent des beignets. Les caméras de Griote ont suivi une bayam sallam, veuve de surcroît  qui sort de la maison à 4H30 pour y revenir à 19H, abandonnant le sort de ses deux enfants à la providence.  Cette maman-là à la fin de la journée ne gagne parfois pas plus de 1000fcfa. Lorsqu’elle revient le soir, elle est exténuée, ne sachant pas à quoi ses enfants se sont frottés en journée.

Après la famille, il y a l’école, le lieu de l’apprentissage. Sensé être un lieu sécurisé, où la seule préoccupation serait les études; apprendre et comprendre. Mais ce lieu est devenu pour le primaire celui du commerce et pour le secondaire celui de la drogue et de la débauche ; sachant que le milieu universitaire devient le milieu de la dépravation en toutes sortes ; les médias aidant car on y retrouve toutes sortes de dérives, internet et le câble servant à la déperdition des cerveaux.

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©Griote TV

Quant au rôle de la société dans l’éducation, tout le monde est interpellé, mais surtout de l’Etat en tant que chef de famille. Car comme le précise Dr Jeannette Wogaing anthropologue, « l’Etat ne fait pas assez. Les enfants qui sont en déperdition scolaire et dont les parents n’ont pas de moyens pour les envoyer à l’école, il n’existe pas d’institutions susceptibles de les recueillir ». Pour Marius Tchassep psychologue, l’un des facteurs favorisant cette délinquance en milieu scolaire c’est l’environnement des établissements. « Il règne une ambiance festive au Lycée de Deido par exemple, entouré de snack-bars, de vendeurs de médicaments et de drogue ». Sans oublier que la construction des établissements scolaires ne respecte plus les normes prescrites.

Alors ce qu’il faut c’est que chaque acteur de l’éducation prenne le taureau par les cornes. Qu’on voit la ministre de la promotion de la femme et de la famille en action, loin des séminaires et colloques. Mais aussi et surtout  que la construction des établissements scolaires se fasse dans le respect de la réglementation, que les parents soient des modèles pour leurs enfants, que les populations de la classe défavorisée, ait un accompagnement, que les administrations concernées créent des espaces de jeux dans nos quartiers car les salles de cinéma ont été remplacées par les églises et les bars sont devenus des espaces de loisirs pour les jeunes, les stades étant en train de disparaître à grand pas.

Et puis et puis pour les écoles, les surveillants généraux et autres censeurs doivent être formés aux techniques de management.

Clarence YONGO

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