Des centaines de personnes étaient présentes ce vendredi à la morgue de l’hôpital de Nylon-Brazzaville pour voir d’elles-mêmes et confirmer le décès des enfants de Brigitte calcinés dans un incendie criminel.
Des pleurs, des cris et des paroles de vengeance animent la mise en bière des 6 enfants calcinés dans un incendie orchestré par une voisine sous le prétexte que la maman de ces derniers ne lui adresse pas la parole.
C’est une foule en furie qui aurait souhaité en découdre avec celle qui est à l’origine de ce drame. Personne ne retient ses larmes lorsque les brancardiers font sortir les 6 corps de la morgue. Sont présentes, des autorités de l’arrondissement de Douala 3ème, dont le sous-préfet et le maire de la ville représenté par son quatrième adjoint Marie Din. Tous n’en reviennent pas devant cette histoire tragique qui traduit la méchanceté humaine.
Par ailleurs, la mairie de la ville a pris en charge certains besoins des obsèques, l’hôpital de Nylon et le ministère de la promotion de la femme et de la famille se sont également impliqués dans l’organisation de ces obsèques.
Les 6 corps sont successivement installés dans le grand hall de l’hôpital de Nylon sous les cris et les pleurs de la famille et des riverains. Une messe est dite en la mémoire de Merveille 16 ans, ange 14 ans, Palong 12 ans, Prisca 9 ans, Prince 7 ans et Emillie 3 ans. La maman meurtrie et son désormais unique enfant sont sous le choc.
«Seigneur ressuscite ma fortune»,
pleure Brigitte la mère de ces enfants. Son seul souhait était de voir ses enfants ressortir de ces cercueils.
De l’autre côté c’est sa fille Ivana qui parle aux cadavres de ses cadets espérant se faire entendre. Malheureusement, il est tard.
«Merveille, Ange, Prisca, je veux que vous m’écoutiez»,
dit sans cesse Ivana la fille aînée de Brigitte. Elle comme sa maman ont également besoin de prise en charge psychologique pensent les professionnels du domaine.
La population en colère…
La foule en furie manifeste sa colère face à cette tragédie qui montre un autre visage des crises qui sécouent le Cameroun. Les dames qui ont mis le feu sur la maison de Brigitte sont des déplacés de la crise anglophone. Elle reprochaient à la commerçante de ne pas leur adresser la parole, pourtant la dame s’abstenait de leur parler parce qu’elle ne comprend pas l’anglais.
«Quelle méchanceté ! Elles ont déversé leur colère sur la femme innocente. Elles méritent la sanction la plus lourde»,
fulmine une riveraine présente à la morgue.
Rappelons qu’il y a quelques semaines, 6 enfants de Brigitte ont perdu la vie dans un incendie. Soupçonnées d’être à l’origine de ce drame, Jeannette la principale accusée et sa voisine sont passées aux aveux pendant l’audition. A la question de savoir la raison de cet acte horrible, elles répondent que Brigitte, la maman des défunts n’adresse la parole à personne.
La mise en bière a eu lieu ce vendredi 17 septembre 2021 suivie du départ des corps pour Bamougoum dans la Mifi région de l’Ouest-Cameroun. Ils seront inhumés ce samedi au village Djinda.
Rachèle KANOU
