Le corps de Miriame Flore reste dans le fleuve, il ne pourra remonter en surface que dans 3 jours, nous font savoir les plongeurs.
La jeune dame est arrivée sur le lieu du suicide vers 10h 30 ce 15 mars, sortant du côté de Bonaberi dans le quatrième arrondissement. Avant d’amorcer le pont, elle a eu une conversation d’environ 30 minutes avec un monsieur dont on ignore l’identité. C’est du moins ce que nous disent les militaires qui étaient en service dans ce lieu. L’homme était placé sur le premier pont et elle sur le second, nous explique Rodrigue un plongeur.
« Nous l’avons vue arriver et ce sont ses gestes qui attirent notre attention. Lorsqu’elle a fini de causer avec le monsieur, elle a continué à marcher doucement sur le pont. Je me suis rapproché d’elle pour savoir s’il y avait un problème. J’ai posé la question, elle n’a pas répondu. Je me suis retourné à mon poste »,
relate Rodrigue, le militaire plongeur qui a vécu la scène.
De teint clair et vêtue d’une robe ample, la jeune dame donnait l’air d’une femme enceinte. La mine perdue, elle semblait avoir de gros soucis, nous explique notre source.
« Elle était comme une personne qui avait de gros problèmes. Mais on ne pouvait pas imaginer qu’elle allait se jeter dans l’eau dans les minutes qui suivaient »,
ajoute-t-il.
Malheureusement c’est ce qui va se passer. La jeune dame avance jusqu’au niveau de la balustrade de ce deuxième pont sur le Wouri et se rassurant qu’il n’y a personne qui la contrôle se jette dans l’eau.
« À partir d’ici, nous voyons tout ce qui se passe sur le pont. Son comportement était inquiétant c’est pour cela que lorsque je suis rentré à mon poste, je lançais un coup d’œil sur le pont et c’est où je la voit traverser les barres de fer pour sauter dans l’eau. À l’instant les pêcheurs qui s’y trouvaient sont ressortis seulement avec son sac à main ».
Dans ce sac à main, seules sa pièce d’identité et ses clés ont été retrouvées. La jeune femme née le 21 avril 1990 à Bamendjou s’appelait Njougaieh épouse Defo Miriame Flore.
Le cas de cette jeune dame n’est pas isolé. Les cas de suicide se comptent presque toutes les semaines sur le pont sur le Wouri ; un fait qui inquiète.
« Il y a moins de deux semaines, une adolescente a tenté de se jeter dans l’eau sous le même pont parce qu’enceinte, son copain a renié la paternité. Quelques jours avant c’est une autre femme qui s’est suicidée là-bas. C’est traumatisant »,
s’inquiète Bengono Martin , commandant de la brigade de gendarmerie de Bonassama.
Pour l’instant, les membres de la famille de Miriame Flore ne se sont pas encore signalés.
Rachèle KANOU