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PANIER DE LA MÉNAGÈRE : LES PRIX DES HUILES RAFFINÉES EXPLOSENT

Les ménagères ne savent plus à quel saint se vouer face à l’inflation des prix des denrées alimentaires.

Il n’y a pas un seul aliment sur le marché dont le prix n’a pas été revu à la hausse. Les ménages se nourrissent difficilement sur le triangle national. Les huiles, les tubercules, les céréales voire toutes les denrées  alimentaires ont subi une inflation.

Nous avons fait le tour de quelques marchés de la cité économique du Cameroun. L’objectif  de départ;  comprendre la fixation des internautes sur l’huile Mayor dont le prix oscille entre 1700f et 1850f selon les commerçants.

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En effet, il est désormais difficile voire impossible de parcourir un réseau social  sans tomber sur une publication ou une scène de comédie   ayant trait à la cherté de l’huile Mayor. Cette huile est devenue un précieux sésame.

Sur des images, on peut voir une bouteille d’huile Mayor graduée en fonction du nombre de mois à utiliser pour éviter le gaspillage, c’est l’homme qui décide de la quantité que la femme doit  utiliser pour une cuisson. Sur d’autres images, on peut également voir ceux qui offrent une bouteille d’huile comme présent pour une demande en mariage, ou alors qui commande une bouteille d’huile mayor au bar en lieu et place d’une bière. Ces images,  à connotation comique circulent depuis un moment sur la toile camerounaise .

Sur le marché, on constate que les prix des huiles végétales diffèrent en fonction de la qualité, la marque et  du grammage. L’huile Neima par exemple coûte 1500f le 900g, Aya Oil 2000f le litre, star oil 1600f ainsi que Mayor à partir de 1600f et le prix varie également en fonction du commerçant et même des marchés. En dehors de l’huile raffinée, l’huile de palme est également présente sur les comptoirs, le prix du litre varie entre 800fcfa et 1000fcfa.

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Silence sur les prix des fournisseurs

Les commerçants  préfèrent garder le silence sur les prix de leurs fournisseurs et même les leurs, on dirait un marché noir.

«C’est chacun qui sait où il prend sa marchandise. Chacun a son prix. Nous tous nous vendons pour gagner, personne n’est au marché pour perdre. C’est tout ce que je peux vous dire. Je ne veux pas d’ennui. Donc je ne peux vous donner les prix de mon fournisseur»,

nous lance un jeune commerçant rencontré au marché Maképe Missokè.

L’accès à l’information sur le prix des huiles dans ce marché est presque impossible. Il faut jouer aux espionnes ou à une éventuelle  cliente pour obtenir les prix.

«Pourquoi vous vous attardez sur l’huile. Tout est cher et puis on accuse nous les détaillants comme si nous sommes la cause de cette cherté. Pour avoir même l’huile là, il faut le réseau. Et tu voudrais que je te donne les prix. Je ne vends pas pour perdre»,

martèle une autre commerçante. Elle va plus loin et  nous invite à enquêter sur toutes les denrées alimentaires.

«Le riz qu’on vendait à 10000f coûte au moins 14 000f, les pâtes, la sardine, le chocolat, le lait et j’en passe. Sur le marché on vend 3 doigts de banane à 200f. Le macabo, le haricot, tout ça. On s’attarde sur l’huile. On peut manger sans huile, mais peut on boire de l’huile pour dormir ou passer la journée?. Le combat est ailleurs»,

interpelle  la commerçante.

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Au marché de Mboppi où de nombreux commerçants se ravitaillent …

Le carton de 15 bouteilles d’un litre de Mayor coûte 22 500fcfa. C’est le prix de gros. Celor quant à elle 31 500f pour 20L.

«Nous ne sommes pas la cause de l’inflation sur le marché. Nous ne sommes pas des fabricants. Chaque jour il y a un 100f ou un 200f qui augmentent sur chaque produit. Seul l’Etat peut résoudre ce problème»,

nous fait savoir un grossiste du marche Mboppi.

Cherté de l’huile raffinée, la face visible de l’iceberg

Nous nous rendons au marché double balle, dans le 5ème arrondissement de la ville de Douala. Nous rencontrons marie, elle est ménagère.  Pour elle, l’huile n’est qu’un détail sur l’inflation dans nos marché. Avec 25 000f elle n’arrive pas à nourrir 4 personnes par semaine, nous dit-elle. Toutes les semaines il y a au moins un aliment dont le prix est revu à la hausse.

«Aujourd’hui j’ai acheté le litre de Mayor à 1700f pourtant la semaine passée je l’ai acheté à 1600f. La semaine passé j’ai fait mon marché de la semaine à 25 000fcfa, cette semaine je suis à 30 000fcfa. Or avant avec 15 000fcfa, j’avais totale satisfaction. Et tout ça mon salaire reste le même»,

dénonce Marie.

Les ménagères sont désemparées. Situation aggravée avec ces périodes des vacances où les enfants mangent à tout moment.

Selon les économistes, la situation va aller en s’accentuant à cause de la crise qui secoue le monde du fait de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Rachèle KANOU

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