Elles ont été violentées, blessées et même dépouillées de tout ce qu’elles possédaient.
Armés de gourdins, machettes, poignards et autres armes blanches, des jeunes vandales, ont investi les rues de Deido et Akwa-Nord dans le premier arrondissement de la ville de Douala. Ils agressaient, violentaient et dépouillaient toute personne sur leur passage.
La scène de brutalité, orchestrée par une bande de vandales s’est déroulée ce 11 octobre aux environs de 20H, faisant des victimes, parmi lesquelles des femmes.
«J’ai eu la trouille de ma vie hier. Mon fils, mon mari et moi avons échappé à la mort», lance Nina Moussa. Cette jeune femme d’une vingtaine d’années, revenait d’une visite. Malheureusement, elle s’est retrouvée avec sa petite famille, face à une horde de vandales armés non loin du rond-point Deido. «Ils nous ont poursuivi avec le feu sur un morceau de bois, heureusement la police venait en face ils ont pris un autre chemin», continue-t-elle.
Une autre femme, victime de ces brigands dit avoir perdu son sac à main. «Je revenais de Bonaberi autour de 19h 45 sur la moto. Au niveau du marché Saker, on tombe sur un groupe de personnes avec des machettes et des gourdins sur lesquels ils ont mis du feu. Si le motoman manœuvrait mal son engin, ces gars me brûlaient avant de prendre mon sac. C’était effroyable ! », Nous relate Hermine, une autre femme. Elle dit avoir aperçu une centaine de jeunes munies d’armes blanches parmi lesquels de nombreux adolescents. Ils avaient l’air d’être des enfants de la rue, d’autres ressemblaient au centrafricains nous dit-elle.
En plus de la place du marché Saker, ces groupes de hors la loi étaient également présents au niveau de Deido plage, pharmacie de la rive et même à la rue de la joie. Ils ont obligé les bars, boutiques et salons de coiffure à fermer. «J’étais en train de coiffer lorsque j’entends des cris des gens qui demandent de fermer», raconte une femme, propriétaire d’un salon de coiffure situé non loin du Collège Alfred Saker. «Je guette à l’extérieur et vois une femme assise avec le sang qui coulait sur son bras et ces gens qui ont arraché son portefeuille. Ça faisait peur mon Dieu. J’ai aussitôt fermé et je suis restée à l’intérieur », témoigne-t-elle.
Ces agressions en bandes ont débuté il y a plusieurs mois à Douala. Nous signalions il y a quelques temps des cas similaires au quartier village.
Les jeunes de Deido interdissent la circulation des motos dans leurs rues
Ce lundi soir autour de 16h, ces jeunes sont sortis munis de gourdins, pour chasser les moto-taximen des rues de Deido. Selon notre source, ils auraient été alertés d’une nouvelle attaque des malfrats. Pendant des heures, la circulation est restée bloquée au niveau de la pharmacie de la rive et sur la rue de l’école saint Gérard.
Le gouverneur de la région du littoral met en garde ces malfrats
Ce lundi matin, tout est calme, la vie a repris son cours normal.
«Il ne sera accordé aucune clémence, aux malfrats qui tentent de semer la terreur dans la ville de Douala», déclaration du gouverneur de la région du littoral lors du point de presse donné ce jour à Douala. Samuel Dieudonné Ivaha Diboua a fait savoir qu’une trentaine de ces jeunes a été interpellée hier. « 25 « Microbes » arrêtés par la police et 14 par la gendarmerie vont être placés à la prison de New-bell. Ils vont y rejoindre ceux de Ndokoti qui y séjournent déjà pour grand banditisme».
Faut-il le rappeler, le phénomène prend de l’ampleur. Il y a moins de 3 jours, au carrefour Ndokoti, ange Raphael et cité Cicam, la même scène s’est produite. Mais jusqu’ici, les mobiles de ces agressions en bandes semblent être ignorés du grand public. Plusieurs versions des faits sont énumérées, des commentaires qui alimentent les conversations depuis hier soir. Certains parlent de vengeance et d’autres de braquage.
Rachèle KANOU