C’est la désolation au marché central de la capitale économique, propriétaires et vendeuses sont dans le désarroi du fait de l’incendie qui s’est produit dans la nuit de ce jeudi 23 mai 2024.
Lorsque nous arrivons ce vendredi au carrefour Anatole au marché central situé le 2e arrondissement de la ville de Douala, les flammes sont encore visibles. Des femmes, des hommes essaient d’éteindre le feu avec de petites bassines et des sachets plastiques dans lesquels ils mettent de l’eau peut-être faute de récipient. Au bout du couloir en face des boutiques en flamme, nous apercevons une dame, visage triste, assise dans une pénombre. Nous nous approchons d’elle, mais elle ne veut nous adresser la parole, c’est son époux qui la motive à nous répondre.
Dame Tamo 36 ans, est copropriétaire avec son époux depuis 15 ans d’une boutique de chapeaux et chemises, elle a tout perdu dans l’incendie.
« C’est à 23h qu’on m’a appelée, c’est mon mari qui s’est dépêché, comme moi je devais veiller sur les enfants. J’arrive ce matin et je constate les dégâts, il ne reste plus rien, vraiment rien »,
se désole la commerçante.
« Cette boutique représentait tout, la nourriture et les études de nos cinq enfants, leur futur, je suis dépassée »,
ajoute-elle. Ariane, une employée dans une boutique qui n’a pas échappé au flammes, craint de se retrouver au chômage.
« Quand je suis arrivée ce matin, j’étais terrifiée, non seulement à cause du feu que je voyais encore et tout ce qui était détruit, mais aussi je m’interrogeais sur mon sort. Je m’interroge toujours en fait. La façon dont mon patron est peiné, qu’est-ce je vais devenir ? »,
s’inquiète Ariane.
A côté de ces interrogations et de cette grande peine, plusieurs craignent ne plus avoir accès à leurs espaces car les chinois envahissent de plus en plus les lieux commerciaux comme on peut le voir au lieu-dit douche Akwa. « On va donner aux chinois et ils vont installer leurs frères, nous-mêmes, on n’aura plus accès« , déclarait un sinistré du marché de la Douche. D’autres encore parlent de nouvelles boutiques construites « ce feu n’est pas un hasard, c’est pour les chasser« , commente un internaute sur la page Facebook de Griote.
Pour expliquer le début de l’incendie, les commerçants et vigiles que nous avons interrogés, affirment que les flammes ont été aperçues aux environs de 20h, mais elles ont pris de l’ampleur vers 22h près de 40 minutes avant l’arrivée des Sapeurs-pompiers. Ces derniers sont arrivés sur le lieu du sinistre en deux phases. Mais au cours de la première phase, ils ont été confrontés à plusieurs obstacles, notamment l’agitation de la population et la promiscuité sur le site. C’est ainsi qu’au bout de 6 heures les soldats du feu ont fini par dompter les flammes, mais pas totalement, raison pour laquelle elles étaient encore perceptibles ce matin.
La cause de l’incendie proviendrait d’un ventilateur resté allumé, selon les déclarations du gouverneur du littoral Samuel Dieudonné Ivaha Diboua. Le feu a ravagé plus de 25 boutiques comme constaté sur le lieu du sinistre.
Chanelle NDENGBE