Une famille sur trois est monoparentale dirigée par une femme en République Démocratique du Congo, ces cheffes de famille livrent des batailles contre la société dans l’encadrement de leurs enfants.
En devenant cheffe de famille en raison de la mort de leur conjoint, de l’abandon ou l’irresponsabilité de ce dernier, les mères seules en plus du poids de leur solitude face à l’encadrement de leurs enfants, doivent faire au regard social caractérisé par le rejet, les calomnies, les railleries…. C’est un véritable défi pour elles d’assumer seules l’éducation de leurs enfants.
A Pakadjuma à Kinshasa, dame Eyanga 45 ans, fait part du décès de son mari il y a quelques années. Un départ qui a bousculé son cours de vie et celui de ses trois enfants. Aujourd’hui , ils vivent dans une maison de quelques tôles, partageant tous un tout petit matelas. Dame Eyanga pour subvenir aux besoins de ses enfants, vend du poisson préparé par elle-même, mais cette activité ne parvient pas à combler les besoins des enfants. « C’est souvent très difficile, des fois je n’ai rien à donner aux enfants et ils se mettent à pleurer, cela me fait également pleurer« , confie la veuve à RFI.
Plusieurs autres femmes du même canton vivent des réalités similaires, mais brillent par leur témérité dans la quête d’offrir le meilleur à leurs enfants.
Du soutien pour les mères seules de Bakajuma
Elles suscitent l’admiration chez certains et compassion chez d’autres qui leur apportent un soutien significatif. L’avocate Eliane Kibuki, leader d’une association de soutien aux personnes en situation de vulnérabilité dont femmes et enfants, sillonne et échange avec les femmes en détresse à Bakajuma. À travers son association, elle met à disposition les frais de scolarité des enfants élevés essentiellement par leurs mères, ce qui est un soulagement pour ces dernières qui constituent près de 36% des femmes de la société congolaise. « Ma mère m’a toujours appris des valeurs d’amour et de complémentarité, raison pour laquelle la situation de ces familles me tient à cœur« , déclare Me Eliane Kibuki pour justifier son soutien aux mères seules.
Le secours de la loi
À côté du soutien qui relève de sa propre initiative, Me Eliane Kibuki incite les femmes à bénéficier de celui que l’Etat leur apporte à travers la loi. L’avocate rappelle qu’il y’a des lois qui ont la possibilité d’apaiser, changer le cours de vie de ces personnes meurtries et en détresse. Des lois inscrites dans le code de la famille et de la loi de protection de l’enfant. Seulement, la pratique de ces lois tardent à se voir sur le terrain, ce qui n’est pas favorable pour les familles monoparentales en détresse.
La situation des mère seules continue d’être un véritable défi que l’autonomisation, les formations, la tolérance de la société et l’éducation familiale peuvent aider à relever.
Christagit Womsiepon ( Stagiaire)