C’est de la prison d’Evin en Iran que Narges Mohammadi a reçu la nouvelle de sa distinction, en tant que lauréate de l’édition 2023 du prix Nobel de la paix.
L’Académie Nobel a dévoilé ce vendredi 6 octobre le nom de la lauréate de l’édition 2023 du prix Nobel de la paix. Le choix porté sur Narges Mohammadi s’explique par le combat acharné qu’elle mène dans son pays en faveur des droits humains, un combat qui l’a conduit à la prison d’Evin.
Militante des droits humains malgré l’adversité
Les rapports de la journaliste de 51 ans avec la justice iranienne ont toujours été tumultueux. Militantisme commence lorsqu’elle est étudiante, elle rédige des articles pour soutenir le droit de la femme à tous les secteurs de l’éducation, y compris l’Université, ce qui lui vaut ses tourments. De 1998 à ce jour, Mohammadi a connu treize (13) arrestations. La première remonte à 1998 pour ses critiques au gouvernement Iranien en rapport avec les droits humains. La dernière date de 2020, il est reproché à la journaliste d’avoir « établi et dirigé » un groupe clandestin qui militait pour l’abolition de la peine de mort. Selon Onu infos, elle purge actuellement à la prison d’Evin une peine de 16 ans. Elle a davantage marqué les esprits en septembre dernier lorsqu’à l’occasion de la commémoration du décès de Masha Amini, elle a brûlé son hejab. Masha Amini en effet, était étudiante âgée de 22 ans, décédée le 16 septembre 2022, trois jours après avoir été arrêtée par la police des mœurs pour « vêtements inappropriés ». Dans l’opinion publique, il se dit qu’elle est morte d’une hémorragie intracérébrale causée par les violences policières, mais les autorités iraniennes avaient évoqué un problème cardiaque et une maladie au cerveau.
Une abnégation louée dans le monde
25 ans de lutte pour défendre les droits humains dans son pays et celui des femmes en particulier, le prix Nobel 2023 est une reconnaissance qui s’ajoute à six (06) autres à l’instar, du prix Olf-palme et très récemment le prix de la Liberté de la presse 2023, qui entrait précisément dans le cadre de son activité de journaliste. Toujours dans le cadre des reconnaissances, la vice-présidente du Défenders of Humains Rigths Center (DHRC) a reçu en 2010, les hommages de la juge iranienne Shirin Ebadi. Lorsque cette dernière a remporté le prix Félix Ermacora des droits de l’homme, elle l’a dédié à Mohammadi. « Cette femme courageuse mérite ce prix mieux que moi », avait-elle déclaré.
Le prix en hommage aux femmes
Les Nations Unies saluent le prix attribué à Narges Mohammadi et y voient le symbole de la reconnaissance de la gent féminine pour les combats menés par les femmes au quotidien dans le but de réduire ou bannir l’injustice dans leurs pays malgré l’adversité. « Ce prix Nobel de la paix est un hommage à toutes les femmes qui luttent pour leurs droits au péril de leur liberté, de leur santé, voire leur vie », réagit le Secrétaire général de l’Onu Antonio Guterres.
Le prix Nobel est l’une des plus grandes récompenses attribuées par l’Académie Nobel aux personnes ou communautés qui militent pour la paix dans leur environnement et contribuent à la réduction ou à la fin des injustices. Les membres de l’académie ont invité le gouvernement iranien à libérer la lauréate Narges Mohammadi avant la remise de son prix au mois de décembre.
Chanelle NDENGBE