On compte seulement 7% de femmes dans les effectifs des métiers techniques chez Eneo.
Un effectif très faible par rapport aux attentes de l’entreprise pour la promotion du genre. Une sensibilisation à travers la jeune élève est primordiale, face au faible taux de filles qui choisissent les filières industrielles.
De facon concrète …
Seulement 150 filles sont inscrites dans la section industrielle, sur les 2200 élèves que compte le lycée technique de Douala Koumassi. Un chiffre qui donne à refléchir sur le quota genre.
A l’occasion de la journée de l’Industrialisation, Eneo a choisi d’aller à la rencontre des jeunes filles qui ont embrassé les filières techniques; principalement l’électricité. Une joie pour ces jeunes élèves qui ont passé plus de 3h d’horloge à recevoir des enseignements et motivations des cadres de cette entreprise.
«Je suis désormais très motivée. Il y a surtout une dame qui m’a vraiment impressionnée dans sa prise de parole. Elle nous a démontré que la femme a une place, elle a un devoir, elle est capable. Je sens qu’elles ont renouvelé mon engagement dans ce secteur. Les garçons-là, vont seulement souffrir de continuer le cycle avec nous»
lance Nelly Elsa Manfouo, élève en classe de 1ere F3, une filière qui forme en électricité. Elles sont seulement 5 femmes sur les 63 élèves que compte sa classe. La vie au quotidien n’est pas du tout aisée avec les garçons.
«C’est très stressant. Comme nous sommes des femmes et eux des hommes, ils nous intimident disant que notre place ne doit pas être auprès d’eux mais dans la section commerciale. Dès aujourd’hui, je suis plus que motivée. Les enseignements avec Eneo arrivent comme un coup de pouce »
continue Nelly Elsa.
Dans la même situation, Henriette Christelle Bieng affronte les railleries au quotidien. L’air fragile, elle est élève en classe de TF4 option génie civil bâtiment. En atelier pendant les cours pratiques nécessitant des efforts physiques, elle est moquée par les garçons. Elle se sentait frustrée, découragée, elle est désormais galvanisée, nous dit-elle.
«Je retiens que ce n’est pas parce que tu es une fille que tu ne peux pas faire le même métier que les garçons. Comme je fais dans le bâtiment, au moment de tourner le béton et porter les parpaings, ils me demandent que j’ai quelle force pour faire cela. Tantôt ma place est à l’ESTT ou que je n’ai rien à faire ici. Mais ce que j’ai appris aujourd’hui c’est que mon sexe ne doit pas être une faiblesse. Quelque soit mon genre, je peux développer les mêmes compétences qu’un garçon. Donc tout ce que j’ai à faire c’est de me fixer des objectifs et poursuivre mon rêve de devenir architecte»
martèle Henriette Christelle Bieng.
Enéo fait de la promotion du genre un levier de réussite pour l’entreprise
L’entreprise en charge de la distribution de l’énergie électrique par le biais de son Directeur général au Cameroun, a donc choisi le lycée technique de Douala koumassi pour une journée d’information avec les élèves filles. Plus d’une centaine étaient présentes ce 23 novembre 2021.
Objectif; inciter ces jeunes filles à inspirer d’autres comme elles, à embrasser les métiers techniques, particulièrement l’électricité, en vue de l’industrialisation du Cameroun.
«On a besoin d’électriciens, d’électriciennes, de mécaniciens et mécaniciennes dans les barrages. On sait qu’on peut retrouver ici. Aujourd’hui, il y a seulement 7% de femmes techniciennes au sein d’Eneo. Et on veut que ce chiffre augmente. Donc nous allons à la source là où les filles sont formées au métier techniques»
laisse entendre Eric Mansuy, Directeur Général Eneo Cameroun.
Selon les chiffres énoncés ce jour par Eric Mansuy, en moins de 10 ans, le visage d’Eneo s’est transformé avec une représentativité croissante des femmes à toutes les strates de l’entreprise. De 2017 à 2021, par exemple, on a observé une progression de près de 2% dans l’effectif féminin de l’entreprise par rapport à l’effectif global soit de 24 à 26 %. Une évolution positive principalement portée par la forte présence des femmes dans les métiers commerciaux et support, soit plus de 50%. C’est dans ce sillage, qu’il veut continuer à libérer le potentiel des femmes dans l’entreprise et en dehors.
Au sein d’Eneo, son directeur général dit avoir mis en place une politique de la promotion de la diversité et du genre et se rassure que cela est bien mise en œuvre.
«On a un comité au sein d’Enéo qui se réunit régulièrement qui vérifie que nos ambitions en termes d’augmentation du pourcentage de femmes augmentent. J’ai récemment nommé quelques femmes à des postes de dirigeante au sein de l’entreprise. Dans mon équipe rapprochée j’ai deux femmes ce chiffre va être en augmentation. Il y a aussi dans le top management de plus en plus de femmes avec le profil soit technique ou bien commerciaux »
précise le directeur général.
Derrière cette démarche ciblée, l’objectif pour Eneo est de poursuivre sa transformation interne en améliorant la faible représentativité des femmes dans ses métiers techniques, et plus globalement rassurer ces jeunes filles, car elles ont fait un choix plein d’opportunités.
«Eneo met en valeur la femme, parce qu’ils trainent avec eux, les femmes très compétentes. Elles ont parlé de leur expérience, ce qui a permis aux jeunes filles du lycée technique de Douala koumassi du secteur industriel de se mettre au travail, c’était édifiant. Comme Enéo est passé aujourd’hui, plus tard on risque d’avoir un effectif très important »,
affirme Elise Marlyse Nkeng, proviseure du lycée technique de Koumassi.
«La femme a ce petit côté multi-tâche qui lui permet de se développer dans plusieurs domaines, quel que soit le milieu où on l’amène. Comme on veut aller à l’horizon 50-50, j’invite la femme à bosser»,
argue Genie Ngongang, directrice régionale de la région électrique Sanaga Océan.
La journée de l’industrialisation décrétée par les Nations Unies permet chaque 20 novembre, d’aborder des problèmes liés au développement industriel durable et d’évaluer les stratégies d’atteinte des objectifs visant à faire des africains des partenaires égaux dans ce nouveau monde.
Rachèle KANOU