Les images du visage calciné de la fillette sont insoutenables, et expriment l’intensité de la douleur infligée par son bourreau.
Après plus de six mois de cavale, le présumé criminel de la petite Manuella a été capturé par les forces de l’ordre le jeudi 15 août. Le mis en cause n’est nul autre que le concubin de sa mère et la victime n’a pas bénéficié du secours de sa maman.
L’histoire traumatisante remonte au 10 février dans un village de la commune de Mfou, dans la Mefou-et-Afamba. Selon le témoin du supplice inhumain infligé à la bambine, c’est pour une affaire de nourriture que sa tête a été envoyée dans les flammes par son bourreau présumé. Le jour du drame, Manuella, 3 ans et son frère de 5 ans étaient à la maison près du concubin de leur mère. Le beau-père des enfants savourait un plat de nourriture alors que les enfants affamés le regardaient en espérant recevoir une part. Ceci n’arrivant pas, la fillette s’est mise à pleurer. Une situation qui a énervé le beau-père qui l’a poussée dans les braises, selon le récit du frère aîné à leur oncle. « Il m’a dit que ma petite sœur a commencé à pleurer parce qu’elle n’avait pas encore mangé. C’est ce qui a donc énervé papa. C’est comme ça que papa a pris la tête de ma sœur, il a mis au feu ».
Les cris de douleur de Manuella ont alerté sa maman qui se douchait, elle s’est précipitée pour constater le drame. « J’avais le savon sur moi. Je suis arrivée à l’intérieur, je lui ai demandé qu’est ce qui s’est passé pour que l’enfant se retrouve dans cet état ?» Mais le beau-père des enfants n’a pas semblé ému par l’acte posé. «Il ne m’a même pas répondu, il m’a même demandé de le laisser. J’ai porté mon enfant… Si ça ne dépendait que de lui, on ne partait pas à l’hôpital. C’est son père (ndlr : père du concubin) qui a demandé qu’il aille chercher la moto pour qu’on parte à l’hôpital ». Conduite à l’hôpital, l’état de santé de la bambine ne s’améliore pas et la belle-famille de la mère de la victime commence à faire pression sur elle. Ses beaux-parents lui exigent de retourner l’enfant à son géniteur. Elle s’exécute mais dépose la fillette en douce à la porte de son ancienne demeure conjugale, après l’avoir enveloppée dans un drap blanc.
Manuella est découverte par son oncle qui n’a pas manquer de paniquer à sa vue, surtout face à son état qui s’était davantage détérioré. Il a fallu faire preuve d’ingéniosité pour sortir la petite brûlée de l’équipement que sa maman lui avait fait porter. «J’ai senti qu’elle était encore vivante. J’ai appelé le village, les gens sont venus pour la déballer. Ce n’était pas facile, on a dû verser l’huile puisque le drap dans lequel elle était emballé était collé avec sa peau », rapporte l’oncle de la victime à la presse.
C’est le 15 août dernier que la justice est entamée à la faveur de Manuella avec l’arrestation de son bourreau. Le papa de Manuella informée de la situation a déposé une plainte à la brigade de gendarmerie de Mfou. Le présumé criminel a pris la poudre d’escampette, tandis que sa conjointe à été arrêtée en mars pour complicité. Il a fallu attendre environ cinq mois pour enfin mettre la main sur le bourreau de la petite fille. Les concubins devront répondre devant la justice des accusations qui sont portées contre eux dont « tentative de meurtre » pour le concubin en particulier.
C’est une histoire qui soulève un véritable tollé. La réaction de la maman qui n’a pas su protéger son enfant révolte plus d’un et appelle à la vigilance pour la protection des enfants dans les familles recomposées.
Une lueur d’espoir s’annonce pour le rétablissement de Manuella puisque selon des informations de Vision 4, elle aurait bénéficier d’un soutien financier pour son évacuation en Suisse en vue d’un traitement approprié.
Chanelle NDENGBE