Il y a polémique autour de la tenue du Lycée bilingue de Deido.
La qualité, la disponibilité et le prix font problème.
Ce 5 octobre, jour de la rentrée scolaire, les élèves sans uniforme ont été refoulés aux portails du Lycée. Une journée de cours intenses, mais perdue surtout pour les nouveaux élèves qui toquaient ainsi pour la première fois aux portes du secondaire. Malheureusement, ils n’ont pas bénéficié de l’indulgence des responsables de l’établissement, ils ont raté les premiers enseignements.
Cette rigueur a courroucé les parents, qui pensent que cette mesure n’a pas lieu d’être. Pour eux, cette tenue estampillée au nom de l’établissement scolaire est vendue uniquement par la Cicam. Elle se fait rare dans leurs points de vente et les revendeurs véreux ont monté les enchères.
«J’ai encore appelé la couturière hier, celle à qui j’ai donné l’argent pour confectionner les tenues, elle m’a répondu, qu’il n’y a toujours pas de tenue à la Cicam, si oui aux revendeurs du marché au prix de 3000f le mettre», nous confie dame Jeannette. Cette femme ne comprend pas pourquoi, l’enfant doit être pénalisé, pourtant ses efforts ont été vains. «C’est leur business au détriment de nous, parents et enfants. Je suis dépassée », déplore une autre maman.
Nous avons rencontré une élève de 10 ans qui a été chassée et qui se pavanait autour de l’établissement attendant la sortie de son frère aîné. Nous avons contacté sa maman au téléphone qui a affirmé n’avoir pas trouvé le tissu pour la tenue de cette enfant.
La tenue coûte plus chère sur le marché, la responsable du lycée bilingue de deido se dédouane
Rendus au marché New Deido, le constat est clair, ce tissu s’arrache comme des bouts de pain et coûte entre 2800 et 3500f. Cette étoffe est donc rare et le prix de 2000 f le double de tissu qui a été communiqué aux parents par l’école n’est pas respecté.
Face à cette polémique la proviseure du Lycée bilingue de Deido, Yvette Mukete se justifie, sur deux points. D’abord le prix. «J’ai signé un protocole d’accord avec la Cicam au nom du ministre des enseignements secondaires, lorsqu’il fallait changer de tenue. Et nous avons conclu que le mètre de tissu devait coûter 2000f. Je suis surprise d’apprendre, qu’il coûte désormais 2800 voire 3000f. Si ce que les parents disent est vrai sachez que c’est une déception», martèle la proviseure.
Cette tenue est à sa deuxième année dans ce Lycée. Elle avait été changée après la mort de Blériot Tsanou, élève poignardé au sein du lycée en mars 2018, à un moment où l’insécurité battait son plein à l’intérieur et aux alentours du dit Lycée. Les intrus avaient pris pour habitude d’infiltrer l’enceinte de l’établissement, arborant des uniformes semblables, pour nuire aux élèves et responsables.
Mais depuis son entrée, la qualité du tissu est critiquée. «Entre temps nous nous sommes plaints de la qualité du tissu. Nous leur avons écrits pour leur demander de changer la qualité du tissu. Elle n’est pas résistante. La plus part des élèves ont déjà les tenues raccommodées. Je suis vraiment déçue. Mais je tiens à rappeler aux parents que leurs enfants n’entreront que s’ils ont leur uniforme», conclut dame Mukete.
Nous nous sommes rendus à la boutique cicam à Akwa
Les tissus du lycée bilingue Deido sont bel et bien disponibles et sont vendus à 2000f. D’après la gérante de cette boutique depuis sa sortie, il n’y a jamais eu de rupture, le problème se trouverait au niveau des revendeurs véreux. « Nous ne savons pas comment ce tissu se retrouve sur le marché. Il n’y a pas rupture. Et nous vendons à 2000f le mètre. Ce matin on a mis halte aux quantités, donc pour les parents qui veulent prendre plus de 10 mètres, ils doivent présenter le bulletin et quelque chose pour justifier cette quantité », nous confirme dame Adidja, gérante.
Rachèle KANOU