Ce lundi 17 avril 2023 marquait la reprise officielle des classes sur toute l’étendue du territoire national après le départ en congé des élèves le 30 mars dernier.
Après deux semaines de congé, les élèves ont regagné le chemin de l’école, certains tôt le matin et d’autres à midi conformément au système de mi-temps instauré depuis 2020 dans les établissements publics en raison de la pandémie de covid-19.
L’atmosphère observée aux premières heures exprime à la fois la lassitude des élèves et la responsabilité des parents.
Le dernier trimestre est «presque inexistant» disent certains enseignants pour signifier à quel point le troisième trimestre est court. Justement, le passage des épreuves zéro serait prévu pour la semaine prochaine, il sera associé à celui des épreuves harmonisées des classes intermédiaires pour le compte de la dernière séquence dans certains lycées.
La délicatesse n’est donc plus à prouver, les élèves n’ont pas de temps à perdre s’ils veulent avoir de bons résultats à la fin de cette année. Il faut dire en principe que cette situation ne devrait être une surprise pour personne. Car avant le départ en congé, cette nouvelle a continuellement été transmise aux apprenants par leurs enseignants. Tout élève assidu durant le deuxième trimestre est donc censé être au courant du passage rapide des épreuves, et devrait par conséquent câliner ses leçons pendant les congés. Mais il faut se demander s’ils sont bien conscients au regard de l’attitude manifestée par certains d’entre eux aux premières heures du jour de rentrée.
Des élèves toujours en mode congés, la faute aux parents ?
Deux semaines semblent insuffisantes chez certains élèves qui ne manifestent aucune excitation pour la reprise des cours, quoique partis de chez eux. C’est ce que nous observons au lycée bilingue du génie militaire, situé dans le 3e arrondissement de la ville de Douala. Alors qu’il était 7h20, le portail étant ouvert, des groupes d’élèves étaient formés à l’extérieur du campus. Certains racontant des divers, probablement des congés, d’autres faisaient de la recette aux vendeurs de magazines et de bijoux tels bagues, bracelets. D’autres encore, ce sont les coiffeurs qui les recevaient dans leurs salons afin de conformer leur coiffure aux règles de l’établissement.
Au lycée voisin, le lycée bilingue de Nyala, les apprenants brillaient plutôt par le retard. C’est un début inquiétant pour les résultats scolaires, mais la responsabilité des parents est interrogée, de même que celle de certaines administrations. Comment laisser l’enfant accuser du retard pour aller dans son établissement scolaire? Comment sortir de la maison pour l’école n’étant physiquement conforme aux yeux des parents ? Des questions qui interpellent le rôle des parents dans l’attitude irresponsable de leurs enfants.
Une responsabilité qui serait laissée dans certaines familles comme l’a d’ailleurs remarqué une abonnée de Griote, «Pourquoi j’ai toujours l’impression que les parents démissionnent de plus en plus de leurs fonctions. Comment un enfant peut passer deux semaines à la maison et revient à l’école sans se raser ?», s’interroge l’internaute. D’autant plus que nos investigations ont établi que nombreux sont les élèves du niveau primaire comme secondaire qui n’ont pas fait leurs exercices de congés. Pourtant en l’absence des enseignants, le parent est celui qui est censé encadré son élève dans sa vie scolaire.
Par ailleurs au niveau des établissements, des mesures sont prises pour encadrer les élèves afin de parvenir à des résultats scolaires élogieux. Il s’agit notamment de la sensibilisation faite continuellement depuis le début de l’année scolaire accentuée solennellement ce lundi après la cérémonie de levée des couleurs. L’accent sera également mis sur la discipline car «sans la discipline aucun succès n’est possible», annonce d’un commun accord les responsables d’etablissement.
Chanelle NDENGBE
