Il leur est reproché d’occuper ces propriétés de l’Etat sans autorisation légale.
Cette opération ordonnée par Cyrille Yvan Abondo, préfet de la Sanaga Maritime, a envoyé plusieurs femmes avec leurs enfants dans la rue. Certains de leurs effets ont été jetés hors des villas et d’autres scellés à l’intérieur.
Des parents disent avoir passé des heures à la rechercher leurs enfants qui ont pris la fuite après avoir constaté la forte présence des hommes en tenue, armés dans leur domicile.
«Depuis qu’ils sont rentrés de l’école on ne les voit pas parce qu’en arrivant à la maison, ils ont trouvé des hommes armés jusqu’aux dents avec les gourdins, et les gros bras. Ils ont pris peur et ils ont fui», laisse entendre un père de famille qui a été expulsé avec ses 4 enfants d’un domaine qu’il occupe depuis avril 2020. Il dit pourtant avoir reçu l’autorisation du délégué départemental des domaines du cadastre et des affaires foncières, pour occuper cette propriété de l’Etat. «J’ai eu l’autorisation signée le premier avril, je me suis endetté pour aménager cette maison. Et je pensais que là bas, je suis en sécurité avec les enfants qui vont à l’école. Voilà je ne sais pas où sont passés les enfants. On a scellé la maison avec mes documents à l’intérieur», se plaint-il.
Accusées d’occupation illégale des domaines de l’état, ces familles avaient reçu une sommation pour déguerpir les lieux, mais elles se sont entêtées. Ce qui aurait amené les autorités à mener cette action de force.
Une cinquantaine de villas illégalement occupée
Le préfet de la Sanaga maritime affirme qu’il s’agit d’un fief de la mafia qu’il faut dissoudre au plus vite.
«Cette maison qu’elle occupe illégalement, elle est passée par quel raccourci je ne sais pour être dans cette maison qui avait déjà été allouée à un haut responsable départemental des forces de l’ordre. Après plus de 4 sommations, elle n’a pas voulu libérer. C’est pour cette raison que nous sommes descendus sur les lieux pour faire respecter la réglementation. Parce que c’est un acte de rébellion», selon le préfet, les autorisations octroyées aux familles sont illégales. «C’est le préfet qui octroie des occupations dans les propriétés administratives. Alors il a mis le pied dans une fourmilière, parce que ceux qui recueillent l’argent qui devrait aller dans les caisses de l’Etat, cet argent va malheureusement dans les poches des particuliers», laisse entendre Cyrille Yvan Abondo.
Il s’agirait d’une opération d’assainissement sur instruction du ministre des domaines du cadastre et des affaires foncières. Cette opération concerne le camp de l’ex-CELUCAM, reversé dans le domaine privé de l’état ; le quartier administratif et le camp SOCAPALM de Mboue, où se sont implantés des activités illégales de sous location.
Rachèle KANOU