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SECOURS AUX VICTIMES DES VIOLENCES BASEES SUR LE GENRE : ALERT VBG, UNE INITIATIVE INNOVANTE

La journée du 17 février 2023 était consacrée au lancement des activités de la structure Alert GBV, un programme qui s’inscrit dans la protection des personnes victimes de violences, les femmes en particulier.

Les statistiques révèlent qu’au Cameroun,  55% de femmes de 15 ans à 50 ans ont déjà été au moins une fois victimes de violence. Une situation d’alerte.

Alert VBG, à la rescousse des victimes des violences basées sur le genre (VBG)

Souvent taxée de sexe faible en raison de sa vulnérabilité dans les sociétés humaines, la femme demeure la principale victime des violences basées sur le genre.  Aussi, leur protection est au cœur de nombreuses initiatives dont Alert GBV, le sigle VBG faisant en effet allusion aux Violences Basées sur le Genre.

Il s’agit d’une plateforme numérique pensée par Elodie Nonga. Le but de la plateforme est la rééducation, la restauration de ces femmes qui ont survécu aux violences,  les survivantes des VBG.

Les séquelles qui suivent une violence ne sont jamais légères, quel que soit le type de violence auquel la victime a été confrontée. L’impact est fort considérable et affecte gravement la vie de la survivante.  Alert VBG se propose donc d’accompagner ces femmes à retrouver goût à la vie en passant par la thérapie de l’acceptation et l’estime d’elles-mêmes, ainsi que l’insertion socio-professionnelle.

Tout commence par la libération de la parole. C’est le premier service et visiblement le plus fondamental.  Car comme l’a souligné le délégué pour la région du Littoral du Ministère de la Promotion de la Femme et de la Famille (Minproff), Gisèle EKoh, amener la femme victime de violence à s’expliquer est capital pour l’efficacité de sa prise en charge.

« La première chose que la victime doit faire c’est parler, c’est dire ce qui s’est passé. C’est en fonction de ce qui s’est passé que l’on saura comment l’accompagner. Et c’est malheureusement le plus difficile, les femmes ont peur de parler, il leur manque vraiment ce courage pour gagner cette guerre contre les violences effectuées sur elles »,

a précisé Madame le Délégué, présente à cette présentation en qualité de paneliste.

Alert VBG commence donc par la base en amenant la victime à s’exprimer, s’ensuit la sensibilisation, l’orientation vers les services médicaux, mise à disposition d’outils et matériaux nécessaires à la santé mentale de la survivante des VBG et l’accompagnement dans la vie active et professionnelle.

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Inspirée de l’expérience de vie d’une femme : Elodie Nonga

Elodie Nonga est l’une des responsables de la plateforme Alert VBG et fondatrice d’une autre plateforme dédiée à l’entrepreneuriat féminin. C’est elle qui pense le projet, qui n’est pas une décision spontanée. L’environnement dans lequel elle a évolué a été un catalyseur.

Des évènements survenus dans sa vie l’ayant conduite aux Etats-Unis, elle a été marquée par l’importance qu’on accordait aux femmes dans ce pays, l’engouement à les protéger et à les élever dans la société était passionnant.

« C’est tout cet état de chose, c’est cet attachement à la femme qui m’a inspirée à matérialiser ces idéaux ici au Cameroun avec l’implémentation de cette plateforme … Une idée pensée par les femmes et pour les femmes »,

a-t-elle déclaré. Une idée bienvenue au Cameroun dans un contexte où la femme est de plus en plus en proie aux violences.

Un apport pour les victimes au Cameroun soutenu par l’Etat et la communauté internationale

Au cours de cette journée de lancement de Alert VBG, Liliane Muzererro, coordonnatrice du Fonds des Nations Unies pour la Populations au Cameroun (l’UNFPA) a affirmé que « 55% des femmes de 15 à 50 ans ont déjà fait l’expérience d’une violence au moins une fois dans leur vie ».

Elle a précisé d’ailleurs que les statistiques ne reflètent pas la réalité en raison du grand nombre de victimes qui préfèrent rester dans le silence. Au Cameroun donc, la situation a évolué de façon inquiétante depuis 2016 avec la survenue de la crise socio-politique dite crise anglophone. Mais le courage de nombreuses camerounaises est à saluer.

« Il faut quand même saluer le courage des femmes camerounaises en contexte de crise, parce qu’ailleurs les femmes n’osent pas toujours ainsi, on ne doit donc pas les décevoir, il est de notre devoir de prendre en charge ces femmes qui font preuve d’autant de courage »,

a souligné dame Muzererro.

Toutefois, les femmes n’en finissent pas de payer le lourd tribut de cette crise. Violée, frappée, torturée et beaucoup sont tuées. Celles qui résistent ne sont pas à l’abris des souffrances dont la dépression est la plus conséquente. Alert VBG est donc bienvenue au Cameroun pour s’ajouter aux autres initiatives déjà installées dans le même sens.

Chanelle NDENGBE

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