Un incident diplomatique oppose depuis le vendredi 13 Janvier l’Etat du Sénégal à celui de la Turquie à la suite d’un viol collectif, dont a été victime une étudiante sénégalaise dans la capitale turque.
Le crime odieux prémédité?
C’est en début de weekend qu’a eu leu la scène horrible qui n’est pas près de quitter l’esprit de la jeune sénégalaise. Agée de 21, la jeune femme était arrivée en Turquie il y a neuf mois dans le cadre des études universitaires. Compte tenu des vacances et dans le but de subvenir aux besoins financiers qui s’imposaient, elle a cherché à pratiquer une activité rémunérée.
Aussi, le 10 Janvier, avait-elle commencé à exercer dans une usine d’Istanbul. C’est durant son temps de travail en ce lieu qu’elle a vécu le drame. Deux hommes turcs dont un adolescent et un homme de la trentaine se sont introduits dans l’usine et ont sexuellement agressé la jeune sénégalaise. Les faits sont avérés après la sortie d’un communiqué de presse du ministère des affaires étrangères et des sénégalais de l’extérieur (MAESE) deux jours plus tard qui en titre disait : «une jeune sénégalaise vient d’être victime de viol à Istanbul par deux hommes de nationalité turque.». Cependant, pour la victime, la honte et le traumatisme de la sale besogne ne suffisaient pas qu’il fallait qu’elle se voit traiter en «criminelle».
La victime emprisonnée
Quelques temps après le viol, la police turque mise au courant, a non seulement procédé à l’arrestation des bourreaux, mais aussi de la victime. Un acte stupéfiant pour la communauté sénégalaise vivant en Turquie. La police explique que la jeune femme malgré qu’elle soit une victime a enfreint une loi selon laquelle, il était interdit de travailler sans permission dans le pays.
Besoin de soins médicaux et psychologiques surtout, la jeune femme n’aura rien de cela les premières heures qui ont suivi son agression, affaiblie et maltraitée c’était ce qui ressortait lorsqu’on l’apercevait. L’une de ses compatriotes en Turquie écœurée avait réagi «sa place est aujourd’hui à l’hôpital vu son état de santé qui continue de se dégrader et non dans un centre de détention ». A côté d’elle, un autre compatriote fort indigné Alpha Touré s’exprime en ces termes sur les réseaux sociaux : « Toute victime de viol bénéficie de l’aide et de la protection du pays d’accueil quelle que soit sa nationalité et la durée de son séjour ». La colère des compatriotes à ce moment n’était pas seulement tournée vers les autorités turques, mais également vers l’ambassadeur du Sénégal qui tardait à intervenir.
L’intervention des autorités sénégalaises
C’est le 15 janvier que la MAESA tient le public informé de la prise en charge de la jeune étudiante en même temps que le « crime odieux et insupportable » commis sur elle. De la sorte, la MAESA laisse entendre que la jeune femme n’est plus en détention. Par ailleurs le communiqué de presse du ministère annonce également qu’il est engagé à obtenir justice pour leur compatriote.
Le Sénégal exige la condamnation des bourreaux de leur fille, le pays a délégué un avocat à cette fin. La procédure que précise employer la MAESA est l’intervention auprès des autorités turques, pour faire pression afin que les « auteurs du forfait déjà mis en arrestation, soient jugés et punis sévèrement ». D’autre part, le gouvernement sénégalais invite également la communauté sénégalaise en Turquie à plus de modération en vue de protéger la vie privée de la victime.
Chanelle NDENGBE (Stagiaire)