Dans une vidéo de 3minutes 49 secondes, elle interpelle les autorités sur la vie chère, le retour à la paix dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, l’accès aux soins de santé, à la scolarisation.
Pour certains c’est une surprise de voir la célèbre artiste K-Tino se lever pour dénoncer la vie chère au Cameroun, pourtant, elle a lancé ce jour ce qu’elle a baptisé «Le cri d’une mère» sur sa page Facebook. Faisant le bilan de l’année 2022, elle préfère annoncer les couleurs de l’année 2023, qui présage une rudesse pour les populations au vue des conflits qui se perpétuent dans le nord-ouest et le Sud-ouest, mais aussi, la loi des finances 2023 qui risque asphyxier le peuple.
Au sujet de la guerre dans le nord-ouest et le sud-ouest débutée en 2016, K-Tino demande de rétablir la paix.
«Je ne suis pas d’accord avec la guerre au NoSo. Ça profite à qui ? Je ne suis pas d’accord parce que ce sont les êtres humains qui meurent … Je refuse ça… Ce sont des femmes qui ont porté ces hommes qui meurent, ce sont des camerounais qui sont en train de mourir. Je dis non à cette guerre, je veux la paix au Cameroun… et j’interpelle tous artistes à la faire. Quand il n’y pas la paix nous ne pouvons rien, ne nous mentons pas».
Cette situation de conflit dans le nord-ouest et le sud-ouest dure depuis maintenant 6 ans et les conséquences se font ressentir à la fois sur le plan économique, humain, mais aussi sur le panier de la ménagère.
«La vie est devenue chère, l’huile qui coûtait 900fcfa c’est devenue 1800fcfa, pourtant il y a des pays frontaliers à côté de nous qui ne produisent pas de l’huile mais qui vendent l’huile à 1200fcfa. Nous-mêmes qui produisons de l’huile, nous vendons l’huile à 1800fcfa. Ce n’est pas normal » ;
déclare-telle sous un ton de revendication.
«Nous produisons le manioc … maintenant deux tubercules tu les achètes à 1000fcfa. Non ce n’est pas bon. Arrêtez ça ! Arrêtez de traumatiser le peuple. Arrêtez de nous traumatiser, on est fatigué … vous voulez que nous mourrions pourquoi ?»,
interroge-t-elle en colère.
Au sujet de l’éducation, elle demande de penser à tous les enfants «donnez la chance à ces enfants. Vraiment l’année 2023 doit interpeller tout le monde… l’école qui était à 1000fcfa maintenant il faut avoir 50 000fcfa», s’indigne-t-elle.
S’agissant de la santé K-Tino pense que ce n’est pas accessible à tous les camerounais.
«Tout le monde ne peut plus aller à l’hôpital, on ne peut plus avoir accès à l’hôpital en ce moment. Ce n’est pas parce que je suis K-Tino et l’autre qui n’est pas K-tino à côté va faire comment ? Essayez de trouver une solution.».
Elle termine ce cri d’une mère en disant que le peuple a besoin de vivre heureux, une première interpellation qui pourrait susciter bien d’autres.
Chantal Mveng