VIE CHERE: LA FIN DE LA CAN NE POUVAIT JUGULER L’INFLATION

De nombreuses femmes espéraient une baisse considérable des prix des denrées alimentaires après la Coupe d’Afrique des Nations, mais il n’en est rien.

Deux semaines après la fin de la compétition, rien n’a changé. Au contraire on assiste à une hausse de plus en plus importante sur presque tous les produits de première nécessité. Toute chose qui laisse voir que la CAN n’avait aucun impact sur le phénomène d’inflation qui prévaut depuis plusieurs mois dans nos marchés et qui fait souffrir le panier de la ménagère.

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L’économiste Martin Omgba Zing

Selon l’économiste Martin Omgba Zing, la CAN ne pouvait avoir qu’un effet infime sur l’inflation à partir du moment où, la période de cette grand-messe du football africain était relativement courte.

« Lorsque vous prenez le nombre de personnes entrées dans notre pays pendant la CAN, il n’est pas si important que cela pour pouvoir renverser la tendance. Les étrangers sont venus et sont repartis. Ce qui reste comme population est plus importante et c’est ceux-là qui subissent et qui permettent à l’inflation d’être présente puisque ces gens ont besoin de manger et certainement ont besoin d’acheter des biens et des services et à 80% ces populations sont endogènes »,

analyse-t-il.

De cette observation, il ressort que la hausse des prix est réelle parce que la quantité des importations que nous avons depuis le mois de novembre n’est pas suffisamment importante pour juguler la demande. L’on se souvient de l’annonce du président du Groupement Interpatronal du Cameroun (GICAM) qui faisait savoir que janvier février et Mars seront des mois difficiles où les prix allaient augmenter suite aux effets de la covid 19 qui a fortement impacté les importations et exportations.

« Le panier de la ménagère continuera à souffrir parce qu’il y a l’inflation. Elle continue à peser sur le pouvoir d’achat et c’est ce qui nous permet de croire que la situation économique n’est pas aussi bonne que ça. Mais beaucoup d’espoir parce que nous pensons que la covid est entrain d’être jugulée et  les transactions pourront recommencer et que l’approvisionnement de ces produits importés va finir par faire renverser la tendance des prix »,

fait savoir l’expert en économie.

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Le phénomène d’inflation qui se produit sur le marché provient d’un système économique déséquilibré

Le prix de la baguette de pain a grimpé passant de 125f à 150f et certains fabricants ont même réduit le grammage. Une situation due à la surenchère du blé. Ainsi, le 8 février, le groupement des industries meunières du Cameroun, représentant 70 % de la filière, a suspendu toute livraison de blé sur l’ensemble du territoire. Selon un communiqué, cette « mesure prise à contrecœur vise à limiter la portée des pertes que ces entreprises enregistrent depuis trois mois à cause de l’augmentation ininterrompue et sans précédent du cours du blé, leur matière première ».
Le Cameroun est un pays qui est structurellement déficitaire au plan commercial, avec les importations toujours supérieures aux exportations. A partir du moment où ces importations baissent, les prix augmentent.

« Il aura fallu qu’on anticipe, en allant sur le marché contrôler si les prix ont augmenté ou baissé. La covid étant entrain d’être quelque chose avec laquelle on doit fonctionner, on espère que le niveau d’importation qui contribue à la hausse des prix va s’estomper et nous allons retrouver un niveau d’inflation jugé normal »,

laisse entendre Martin Omgba Zing.

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Vie chère

Notons qu’en quelques mois au Cameroun, les populations ont vu le sac de riz de 50 kg passer de 15 000fcfa ou 19 000fcfa à 21 000 francs CFA voire plus. Selon les marques, le paquet des pâtes alimentaires de 500 grammes est passé de 375 francs CFA à 500 francs ou encore à 600 francs CFA, au cours des quatre derniers mois. Et la boîte de riz, qui valait 100fcfa ou 125fcfa, est vendue aujourd’hui 150fcfa, 175 voire 200 francs CFA.

Le pays couvre à peine un quart de ses besoins en riz avec la production locale. Le reste est importé, soit près de 320 000 tonnes au premier semestre 2021, en hausse de 23 % sur un an, d’après l’Institut national de la statistique (INS).
En plus du riz, l’huile de palme et surtout les huiles végétales, le poisson, les œufs se vendent à des prix exorbitants sur le marché. Dans certains lieux, ces produits sont rares.

Rachèle KANOU

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